Les dirigeants européens se dirigent vers un accord pour régler la crise de la dette souveraine dans la zone euro, ont déclaré lundi les ministres français de l'Economie François Baroin et du Budget, Valérie Pécresse.
"J'en suis convaincu", a déclaré M. Baroin sur la radio française Europe 1, estimant que l'avancée des négociations entre les dirigeants de la zone euro en est aux "deux tiers".
"Si on dit deux tiers d'avancées depuis vendredi matin, on est dans le vrai", a-t-il indiqué, à deux jours du sommet de l'Eurogroupe prévu mercredi.
"On a eu un accord sur le décaissement de la dernière tranche du précédent programme pour les Grecs", a-t-il rappelé, évoquant le sommet européen qui s'est tenu dimanche à Bruxelles.
"On s'est entendu sur le niveau de recapitalisation des banques pour affronter tous les chocs", a-t-il poursuivi, notant néanmoins qu'"il reste encore des discussions techniques sur (...) le fonds monétaire européen".
"Pour obtenir un accord, nous acceptons de ne pas pousser la demande d'une licence bancaire pour ce fonds", a fait savoir M. Baroin, accédant ainsi à la demande de l'Allemagne opposée à la transformation du Fonds européen de stabilité financière (FESF) en banque.
Interrogé sur la recapitalisation des banques européennes, M. Baroin a estimé que le montant du renflouement devrait avoisiner 100 milliards d'euros.
"Le chiffre de 100 milliards, un peu plus, un peu moins, c'est de cet ordre-là, et (les banques) le feront sur la base de leur bilan", a-t-il déclaré. "Il n'y aura pas d'accompagnement public" pour les banques françaises et que leur recapitalisation se fera " au détriment des dividendes et des bonus".
Invitée sur France Info, Mme Pécresse, également porte-parole du gouvernement français, a elle aussi fait part de son optimisme.
"Je crois que nous progressons sur la voie d'un accord", a-t- elle déclaré, ajoutant que "la France a rendez-vous avec son histoire, l'histoire de l'Europe et qu'elle ne manquera pas ce rendez-vous".
Interrogée sur la dette grecque, la ministre a estimé que les banques françaises peuvent "faire face à ce risque grec", précisant que dans l'accord visé mercredi "les partenaires privés, les banques, acceptent de renoncer à une partie plus importante de (cette) dette".
Concernant la consolidation du système financier européen, Mme Pécresse a évoqué la progression des négociations pour une augmentation des "fonds propres des banques européennes à hauteur à peu près de 9% en 2012".
Sur la recapitalisation des banques françaises, la ministre a fait savoir qu'elles "recapitaliseraient essentiellement à partir de fonds privés et que l'intervention de l'Etat ne se ferait qu'en dernier ressort."
Enfin, en ce qui concerne la gouvernance de la zone euro, elle a rappelé la nécessité de "trouver des moyens pour que les économies de la zone euro convergent, qu'on ait des mécanismes de surveillance, des mécanismes de réaction plus rapides".
"Nous devons tous cheminer sur la voie du désendettement, nous devons tous réduire nos déficits, et la France aussi. C'est une exigence, nous devons converger", a souligné la ministre.
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