Le ministre grec des Finances Evangelos Venizelos s'est déclaré lundi optimiste sur la capacité de la Grèce à mettre fin à la crise de la dette qui la paralyse, malgré le budget provisoire 2012 qui doit être mis aux voix par le Parlement.
"La Grèce a déterminé toutes les mesures difficiles mais nécessaires pour remplir ses obligations à l'égard de ses partenaires institutionnels. Le nouveau budget est très ambitieux", a dit M. Venizelos, qui est également vice-Premier ministre du pays, devant une réunion de l'Eurogroup au Luxembourg.
Cette réunion doit ouvrir la voie à la libération cet automne d' une sixième tranche de versement d'un plan de secours à Athènes, versement en retard destiné à éviter une faillite à la Grèce.
Soulignant que cette procédure de consolidation budgétaire et financière avait été "très forte et très rapide" au cours des deux dernières années, le responsable grec a exprimé sa confiance dans le fait que la Grèce avait "le potentiel et la capacité d'aller de l'avant malgré la profonde récession cumulée de 12% du PIB au cours des trois dernières années.
Toutefois, son optimisme a été quelque peu nuancé par le budget prévisionnel 2012 de la Grèce, qui dessine des perspectives bien moroses pour l'économie grecque.
Selon les projections de ce budget, approuvé par le gouvernement ce dimanche et dont la mise aux voix devant l' Assemblée du pays est prévue en novembre, le déficit budgétaire grec doit être réduit à 6,8% du PIB en 2012 contre 8,5% cette année. Les créanciers étrangers avaient initialement fixé un objectif de déficit de 7,6% pour la Grèce en 2011.
Par ailleurs, l'économie grecque doit selon les projections reculer de 5,5% cette année et de 2,5% l'an prochain, tandis que le taux de chômage devrait s'envoler jusqu'à 15,2% en 2011 et 16,4% en 2012.
Parallèlement, selon ce budget prévisionnel, la consommation privée devrait baisser de 3,8% en 2012, contre -6,2% en 2011, tandis que les investissements devraient baisser de 4% l'an prochain, contre de 12,9% cette année et 16,5% en 2010.
Une note positive subsiste au niveau des exportations de biens et services qui devraient augmenter de 6,4%, néanmoins les signes négatifs restent majoritaires.
La dette publique grecque devrait atteindre 172,7% du PIB en 2012, à 371,9 milliards d'euros (493,29 milliards de dollars), contre un niveau de 161,8% et 356,5 milliards d'euros en 2011.
Le coût des intérêts devrait augmenter à 17,9 milliards d'euros en 2012, représentant 8,3% du PIB, contre 16,3 milliards d'euros et 7,4% du PIB en 2011, et 13,2 milliards ou 5,7% en 2010.
La Grèce entend continuer de s'appuyer sur le plan de sauvetage de l'UE et du FMI pour couvrir ses besoins financiers essentiels au cours du prochain exercice, dans l'espoir que la rotation des obligations d'État envisagée dans l'accord du 21 juillet réduira les besoins d'emprunt.
Jusqu'à présent, 65 milliards d'euros ont été versés à Athènes depuis mai 2010.
Une faillite de la Grèce pourrait porter un coup sans précédent à la zone euro et avoir un impact majeur sur l'économie mondiale.
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