Une importante manifestation contre les mesures d'austérité organisée par les syndicats grecs devant le parlement s'est transformée en violents affrontements mercredi après-midi, alors que le Premier ministre George Papandreou a réitéré un appel au consensus national pour les mesures douloureuses après sa réunion avec le président Karolos Papoulias.
Au moins six civils, parmi lesquels un journaliste grec, et un policier ont été légèrement blessés, et 18 jeunes en cagoule qui jetaient des pierres et des cocktails Molotov sur les unités de police ont été appréhendés, selon les sources de police.
La manifestation a dégénéré quand la police a jeté des gaz lacrymogènes pour repousser les fauteurs de troubles des barrières métalliques dressées devant le parlement.
Ces affrontements entachent le rassemblement pacifique des syndicats du travail et les quelques centaines de milliers de manifestants indignés qui avaient répondu en masse à l'appel à la grève générale de 24 heures contre les politiques d'austérité actuellement débattues au parlement.
"Nous en avons assez de l'austérité. Il est temps que vous démissionniez", scandaient les manifestants en brandissant des pancartes.
Plus de 100.000 policiers sont déployés dans le centre-ville pour empêcher les manifestants d'encercler le parlement, le palais présidentiel et le bureau du Premier ministre.
Les médias locaux ont rapporté de nombreux incidents d'attaques verbales contre le cortège de voitures du Premier ministre et des députés qui se rendaient au parlement pour débattre sur le plan de sortie de la crise profonde que traverse le pays.
Le paquet de réductions des salaires, d'augmentations des taxes et des privatisations est considéré comme une mesure importante pour permettre à Athènes de garantir d'autres renflouements cruciaux de l'UE et du Fonds monétaire international et échapper ainsi à la banqueroute.
Alors que les jeunes encagoulés brisaient les vitres des magasins situés près du parlement, M. Papandreou a appelé de nouveau les partis politiques de l'opposition à soutenir les mesures pendant le vote au parlement le 28 juin.
Le PASOK, parti au pouvoir, affiche désormais une majorité de 155 membres au sein du gouvernement qui en compte 300 depuis qu'un député est devenu indépendant mardi. Face aux signes laissant présager que les députés pourraient voter contre les mesures sous pression, le Premier ministre redouble d'efforts et appelle à un consensus politique élargi.
Les syndicats de journalistes grecs ont annulé leur grève pour rendre compte des développements, car M. Papandreou prononcera un discours télévisé dans la journée de mercredi.
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