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Affaire DSK : déflagration dans le paysage politique français

C'est l'effet papillon. L'arrestation de Dominique Strauss Khan aux Etats-Unis provoque un incroyable tollé en France.

Considéré comme l'un des hommes politiques les plus influents, DSK est accusé de tentative de viol sur une femme de chambre de 32 ans depuis le 14 mai. A un an des présidentielles, cette affaire scandaleuse digne d'un feuilleton américain bouleverse le paysage politique, à droite comme à gauche.

Favori des sondages

En seulement une nuit, tous les pronostics des sondages n'ont plus eu aucune valeur. Grand favori à l'approche des présidentielles, DSK faisait la course en tête depuis des mois. Perçu comme le principal rival de Nicolas Sarkozy, sa stature internationale et ses réseaux contribuaient à sa popularité. Considéré comme le candidat libéral de la gauche, DSK semblait en mesure de récupérer une part de l'électorat déçu par le l'UMP.

Issue incertaine au PS

L'univers politique s'accorde à dire que tous les scénarios sont possibles au Parti Socialiste. Dans un dernier sondage Harris Interactive réalisé pour Le Parisien, la veille de l'éclatement du scandale, le directeur du FMI caracolait en tête. Il rassemblait 41% des sympathisants socialistes, bien loin devant François Hollande 24% et Martine Aubry 18%. Pour François Hollande, la position est délicate. Le député de Corrèze sait qu'il ne doit pas tirer profit des accusations portées contre DSK.

A seulement un mois des primaires, fin juin, DSK rassemblait un grand nombre de figures socialistes derrière lui. Beaucoup évoquaient l'existence d'un "pacte tacite" officieux entre la Première secrétaire, Martine Aubry, qui les engageait à ne pas entrer en concurrence.

Un pacte aujourd'hui en suspens qui pourrait relancer Martine Aubry dans la course aux primaires. D'autres, à l'image de Pierre Moscovici, Gérard Collomb ou Manuel Valls, fidèles à DSK, ont souvent évoqué la possibilité de se lancer si leur leader n'y allait pas. Ils pourraient changer de stratégie, ce qui multiplierait le nombre de candidatures aux primaires socialistes, entrainant des divisions.

Une grande prudence à droite comme à gauche

Si la classe politique s'accorde à dire que les faits reprochés sont très graves, elle n'a eu de manière générale qu'un seul mot d'ordre : "Prudence", à quelques exceptions.

Marine Le Pen, par exemple, s'est montrée directe. La présidente du Front national a rappelé qu'il était de notoriété dans les milieux politiques et journalistiques que DSK semblait avoir "des rapports légèrement pathologiques" avec les femmes avant d'ajouter que DSK était définitivement discrédité comme candidat à la présidentielle.

Mais tous veulent en priorité des faits avérés et tentent d'éviter l'emballement. Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche a appelé "à la retenue". Hervé Morin, président du Nouveau Centre a souhaité que DSK "bénéficie de la présomption d'innocence jusqu'à ce que la justice américaine ait fait son travail".

Dérapages contrôlés à l'UMP

A droite, on attend avant de se réjouir. Mal en point depuis des semaines dans les sondages, Nicolas Sarkozy et le gouvernement pourraient indirectement tirer certains bénéfices de ce scandale.

DSK était vu comme "l'homme à abattre" dans la course aux présidentielles. Dans la journée de dimanche, on a évité tout commentaire sur l'affaire à l'Elysée. François Baroin, porte-parole du gouvernement, a sobrement indiqué que "le gouvernement respecte deux principes simples : celui d'une procédure judiciaire en cours sous l'autorité de la justice américaine(...) et le respect de la présomption d'innocence. Objectif : ne pas alimenter les rumeurs sur un éventuel complot".

Car à un an des présidentielles, personne n'exclut l'hypothèse d'une manipulation. Christine Boutin, présidente du Parti démocrate, l'a clairement dénoncé : on a "vraisemblablement tendu un piège à DSK et il y est tombé".

Avenir politique sombre pour DSK

De 15 à 25 ans de prison. C'est ce que risque Dominique Strauss Khan s'il s'avère que les accusations sont prouvées.

Certains annoncent déjà un coup d'arrêt définitif à sa candidature pour les primaires, en raison d'un délai très court (les primaires se déroulent fin juin) face à une instruction judiciaire qui devrait prendre du temps.

Du reste, seules les conclusions de l'enquête pourront déterminer son avenir politique. En fin d'après-midi, le PS réunira un conseil politique extraordinaire pour élaborer une nouvelle stratégie à suivre.

Agence de presse Xinhua     2011/05/17

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