La crise libyenne devrait dominer les discussions lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN qui se tiendra à Berlin jeudi et vendredi, alors que se renforcent les craintes d'enlisement de la campagne militaire dirigée par l'alliance.
Les chefs de la diplomatie des 28 pays de l'OTAN, ainsi que les représentants des pays non membres de l'OTAN qui contribuent à l'opération "Protecteur unifié", vont tenter de trouver des moyens de mettre fin au conflit libyen, environ deux semaines après que l'alliance eut pris le commandement de l'opération à la suite des Etats-Unis.
De nouvelles divergences sont apparues au sein de l'alliance. Mardi, face à la réticence de certains membres, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé et son homologue britannique William Hague ont publiquement pressé leur alliés d'intensifier les raids aériens en Libye et de fournir plus d'avions d'attaque terrestre.
Aussi perçue comme un signe de discorde, la rencontre non planifiée, consacrée à la crise libyenne, qui a eu lieu mercredi à Paris entre les dirigeants français et britannique, à la veille de la réunion de l'OTAN.
Les Etats-Unis ont retiré leurs avions des frappes aériennes contre les forces terrestres du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, tandis que plusieurs pays européens ont eux imposé des restrictions sur la sortie de leurs appareils.
Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a défendu mercredi l'efficacité de l'alliance en Libye lors de la réunion du Groupe de contact sur la Libye tenue à Doha.
"Je ne suis pas d'accord avec ce que l'on dit sur la lenteur de l'OTAN, nous avons gardé un rythme opérationnel très élevé [...] Nos opérations prendront fin lorsqu'il n'y aura plus de menace pour les civils sur le terrain", a déclaré M. Rasmussen.
Le chef de l'OTAN s'est déclaré opposé à des suggestions faites par certains alliés, dont l'armement des combattants rebelles et le déploiement de troupes terrestres en Libye, affirmant que l'alliance n'envisageait pas de "mesures plus robustes".
Selon des analystes, bien que les frappes aériennes de l'OTAN aident les rebelles sur le terrain, M. Kadhafi n'a montré aucun signe suggérant une quelconque volonté de démissionner, ce qui laisse pour l'instant difficilement entrevoir la fin de l'opération.
Outre la question libyenne, les ministres de l'OTAN vont aussi aborder la mission de l'ISAF en Afghanistan et les relations entre l'OTAN et la Russie. |