Le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont appelé lundi les Libyens à "instaurer un dialogue politique national à même de déboucher sur un processus de transition représentatif, une réforme constitutionnelle et l'organisation d'élections libres et régulières".
A la veille d'une conférence internationale sur la Libye, prévue à Londres, MM. Sarkozy et Cameron ont appelé "les Libyens qui estiment que Kadhafi mène la Libye à la catastrophe à se mobiliser dès à présent pour forger un processus de transition", selon une déclaration conjointe publiée par l'Elysée.
Cette conférence doit réunir les ministres des Affaires étrangères de plus de 35 pays, ainsi que les représentants des Nations Unies, de l'Union européenne, de l'Union africaine, de l'OTAN et de la Ligue arabe. Les participants doivent examiner ensemble la situation en Libye, les moyens d'y apporter une aide d'urgence, ainsi que la résolution de la crise libyenne.
Il s'agira de la première réunion initiée par le "groupe de contact", qui rassemble les douze pays participant à l'intervention militaire en Libye, déclenchée le 19 mars dernier par les armées française, américaine et britannique. La création de ce groupe de contact a été voulue par la France qui souhaite qu'il assume le "pilotage politique" pour régler la crise libyenne.
Dans leur déclaration conjointe, le président français et le Premier ministre britannique ont exhorté les participants à la conférence de Londres à "exprimer leur soutien le plus ferme au processus de transition" en Libye.
Ils se sont engagés à mettre en oeuvre de la résolution numéro 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU. "Nos pays sont résolus à continuer à appliquer la résolution numéro 1973 du Conseil de sécurité afin de protéger le peuple libyen", ont souligné MM. Sarkozy et Cameron.
"Ce n'est que lorsque la population sera en sécurité, qu'aucune menace d'attaque ne pèsera plus sur elle et que les objectifs de la résolution numéro 1973 auront été atteints, que les opérations militaires prendront fin", ont-ils poursuivi, tout en soulignant que la coalition occidentale n'envisage "aucune occupation militaire de la Libye".
"Nous réaffirmons notre engagement le plus ferme en faveur de la souveraineté, de l'indépendance, de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale de la Libye", ont-ils dit.
L'Union africaine et la Ligue arabe insistent sur la préservation de la souveraineté et de l'intégrité territoire de la Libye.
"L'action militaire n'est pas un objectif en soi. Il n'y a de solution durable que politique, et cette dernière appartient au peuple libyen", ont affirmé les deux dirigeants.
MM. Sarkozy et Cameron ont enfin réitéré que "le régime actuel (libyen) a perdu toute légitimité" et que "Kadhafi doit partir immédiatement".
Le 17 mars dernier, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait voté une résolution qui autorise le recours à la force et la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne en Libye où les forces loyales au dirigeant Kadhafi combattent une rébellion. Deux jours plus tard, la coalition avait déclenché des frappes aériennes contre des cibles libyennes.
A l'issue d'une réunion à Bruxelles le 24 mars, l'OTAN a décidé de rejoindre la coalition dans les opérations en Libye et d'en prendre le commandement de la main des Américains.
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