| Cinq ONG et associations gabonaises ont déposé lundi une plainte au parquet de Libreville contre l'ONG Transparency International pour "des propos diffamatoires et injurieux" contre l'ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba.
"Nous avons reçu un rendez-vous pour le 23 novembre. Notre plainte peut être rejetée ou pas, nous irons jusqu'au bout", a déclaré l'avocat desdites ONG Me Ferdinand Abéna Bidzo'o.
La plainte s'inscrit dans le cadre du dossier dit "des biens mal acquis" des chefs d'Etat africains objet d'une plainte en France de Transparancy International et de l'ONG Sherpa.
Les cinq ONG et associations -- l'association Cash acquis, solde Bongo Ondimba (CASBO), Echos du Gabon, collectif des jeunes leaders, le regroupement des ONG et Association du Gabon et du collectif des mutuelles et associations du Gabon -- protestent contre les propos diffamatoires tenus contre Omar Bongo Ondimba décédé au pouvoir après avoir dirigé le Gabon durant 41 ans de 1967 à 2009.
Pour eux, l'ancien doyen des chefs d'Etat africains était capable d'acquérir les biens incriminés sans "voler".
L'avocat des cinq ONG gabonaises a par ailleurs estimé qu'un chef d'Etat en exercice ne peut être poursuivi.
"Il n'existe nulle part où on peut juger un président en exercice. Les biens acquis par le président Bongo étaient les biens acquis dans l'exercice de ses fonctions", a-t-il protesté.
Me Abéna Bidzo'o a espéré que la plainte déposé au parquet de Libreville sera recevable. Un collectif de cinq ou six avocats défendront la partie gabonaise dans cette affaire, a-t-il ajouté.
Transparancy International a déposé il y a plusieurs mois une plainte en France dans l'affaire dite des "biens mal acquis". Elle demandait une enquête sur le patrimoine en France des présidents Denis Sassou Nguesso du Congo-B, Teodoro Obiang Nguema de Guinée Equatoriale et Omar Bongo Ondimba du Gabon.
La plainte de Transparancy se fondait sur une enquête de la police française qui avait révélé l'achat par ces dirigeants en France d'importants biens immobiliers avec de l'argent provenant des fonds publics de leurs pays.
La décision prise le 9 novembre par la Cour de cassation française, qui a jugé recevable la constitution de partie civile de Transparancy International, a fait monter la pression à Libreville. |