Le président de la société familiale Emile Hermès, Bertrand Puech, et le gérant du groupe Hermès, Patrick Thomas, ont demandé, dans un entretien publié mercredi par Le Figaro, au groupe LVMH de se retirer du capital de la maison de luxe, très connue pour sa maroquinerie et ses foulards de soie.
"La famille le dit clairement et à l'unanimité : +Si vous voulez être amical, Monsieur (Bernard) Arnault, il faut vous retirer+", a indiqué M. Puech, descendant du fondateur de la Maison Hermès à la cinquième génération.
Bernard Arnault est le patron du groupe du luxe LVMH, qui avait annoncé il y a une dizaine de jours avoir obtenu une participation de 17 % au capital de Hermès. LVMH est devenu ainsi un principal actionnaire du groupe Hermès à l'exception des héritiers de la famille du fondateurs, qui détiennent environ 70% du capital.
M. Thomas a qualifié l'annonce de LVMH de "grande surprise". "LVMH a annoncé d'un seul coup une prise de participation de 17 % en la qualifiant d'+amicale+. Cette arrivée n'a rien d'amical", a-t-il rappelé.
"Elle n'a été ni désirée ni sollicitée. Il n'y avait de menace d'aucun fonds d'investissement, d'industriel du luxe ou de groupe chinois cherchant à acheter des actions Hermès, comme LVMH l'a prétendu", a souligné M. Thomas.
Dans son communiqué, LVMH avait affirmé avoir objectif de contribuer à la préservation de la famille Hermès et des attributs français.
"M. Arnault a lancé une bataille financière qui passe à côté de nous", a indqiué M. Puech. Et pour M. Thomas, "Bernard Arnault n'a jamais caché son intérêt pour Hermès".
Les deux dirigeants ont par ailleurs déclaré qu'ils se posaient "énormément de questions" à l'égard des moyens d'acquisition des 17% des actions d'Hermès par LVMH. "C'est faire confiance à l'Autorité des marchés financiers (AMF) qui doit dire si l'opération est conforme à la réglementation ou pas", a souligné M. Thomas.
L'AMH avait déjà annoncé qu'elle vérifierait si "la réglementation" avait été "respectée" dans l'achat des actions d'Hermès par le groupe LVMH. |