Une douzaine de patients a contracté une forme sévère de pneumonie transmise par un champignon microscopique, l'aspergillus, et quatre en sont morts à hôpital Nord de Marseille, a-on appris lundi auprès de la direction de l'établissement.
Selon la même source, le germe pourrait provenir du chantier du nouveau bâtiment. Une cellule de crise se réunit chaque semaine depuis le mois de février dernier pour faire le point sur les précautions à prendre.
Germe présent un peu partout dans les poussières, l'aspergillus devient mortel dans plus de la moitié des cas, lorsqu'il se développe chez les malades les plus fragiles, récemment opérés, immunodéprimés.
"C'est le cauchemar de tous les réanimateurs. Mais jusqu'à présent, ici, on ne le connaissait que dans les livres", a confié Claude Martin, chef de la réanimation polyvalente,
"Ce que l'on sait, c'est que la présence d'aspergillus est la plupart du temps liée à l'existence de travaux. Raison pour laquelle les chantiers hospitaliers doivent être confinés au maximum et étroitement surveillés", a expliqué Pierre-Edouard Fournier, directeur du Comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN).
A l'hôpital Nord, "le premier cas s'est déclaré en décembre, deux mois après l'ouverture de la réanimation. Deux autres cas, mortels, ont suivi, en février et mars", a rappelé Monique Sorrentino, directrice de l'établissement.
L'alerte à l'aspergillose a entraîné une perte d'exploitation de 2,5 millions d'euros et près d'un million d'euros de travaux. Une expertise judiciaire est en cours pour déterminer la responsabilité des entreprises chargées de la conception et de la réalisation du chantier.
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