Le Suédois Sven-Goran Eriksson, nommé sélectionneur des Eléphants de Côte d'Ivoire le 29 mars, bénéficie de préjugés plutôt favorables de la majorité des Ivoiriens qui espèrent avec lui une participation honorable de leur pays à la Coupe du monde qui s'ouvre en juin en Afrique du Sud.
"Je crois que le président de la FIF (Fédération ivoirienne de football, Jacques Anouma) a fait un bon choix, c'est un grand entraîneur, peut-être même le plus grand technicien que cette équipe de rêve n'ait jamais eu", estime Olivier Bouabré, un électrotechnicien.
Pour Ouattara Adama, "le choix d'Erickson est bon, il a une somme d'expériences de différents styles de jeu qu'il peut faire profiter à la Côte d'Ivoire". Toutefois, regrette-t-il, "il n'a que trois semaines pour apporter sa touche à l'équipe".
La Côte d'Ivoire a entamé lundi en Suisse avec 30 joueurs convoqués par Sven-Goran Eriksson, son premier regroupement dans le cadre de sa préparation pour la Coupe du monde qui débute en juin.
"Moi, je suis d'accord avec ce choix, il était le plus côté sur la liste des prétendants", indique Samson Djoh Zérégbé qui s'empresse d'ajouter que "tout est désormais dans les mains des joueurs".
Pour l'enseignant à la retraite, Jean-Marie Tapé, "le choix du sélectionneur occasionne plus de bruits qu'il n'en faut, il faut plutôt voir du côté de la Fif et des joueurs".
"L'équipe ivoirienne d'aujourd'hui est plus riche en qualité et en quantité que celle qui a remporté la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en 1992 mais il lui manque une âme conquérante", estime-t-il.
Marius Dalli ne dit pas le contraire. Selon lui, "la Cote d'Ivoire à une très bonne équipe qui peut au moins franchir les phases de poule mais cela dépend des joueurs, le sélectionneur ne pourra réussir que si les joueurs font preuve de patriotisme et acceptent de se battre".
"S'il n'y a pas un sursaut des Eléphants eux-mêmes, 1000 entraîneurs ne suffiront pas et ils sortiront très tôt par la petite porte. Les joueurs ivoiriens manquent d'humilité et de mental et surtout le manque de désir de vaincre et pourtant ils sont des joueurs de qualité", croit savoir Marius Dalli.
L'élimination précoce en quart de finale par l'Algérie de la Côte d'Ivoire présentée comme le favori à la CAN en Angola a créé un profond désamour entre Didier Drogba et ses camarades et les Ivoiriens.
Pas rancunière et plus qu'optimiste, Awa Cissé se dit "fière d'avoir des frères ivoiriens aussi talentueux" et "prie Allah pour que cette fois-ci ils prouvent aux yeux du monde qu'ils ont du talent".
"Je crois en cette équipe de Côte d'Ivoire, j'ai foi qu'ils feront quelque chose pour nous", insiste-t-elle. Son espoir débordant est partagé par Pierre Kouamé. "Avec cette attaque et le milieu de terrain des Eléphants, la défense bien soudée autour de Barry Copa (le gardien), nous vaincrons le Portugal et forts de ce résultat nous ferons d'une bouchée le Brésil pour entrer par la porte principale dans la cour des grands", se met-il à rêver.
La Côte d'Ivoire partage la même poule que le Portugal, le Brésil et la Corée du Nord. Pour sa première participation à une Coupe du monde en 2006 en Allemagne, la Côte d'Ivoire avait fini 3e de sa poule après deux défaites face à l'Argentine et le Pays- Bas et une victoire sur la Serbie-Monténégro.
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