L'évolution actuelle des négociations climatiques en matière d'agriculture ne répond pas aux besoins de la majorité des agriculteurs du monde et de la sécurité alimentaire menacée dans de nombreux pays en développement, ont mis en garde des experts ce mardi.
L'Institute for Agriculture and Trade Policy (IATP ; Institut pour la politique agricole et commerciale) a déclaré lors d'une conférence de presse que les négociations actuelle excluaient également toute participation des agriculteurs et autres parties prenantes.
Le président de l'IATP, James Harkness, a déclaré qu'un accord sur le climat devrait permettre un ajustement au niveau mondial des systèmes agricoles afin de subvenir aux besoins des communautés locales à l'heure où 1 milliard de personnes dans le monde souffrent de la famine et où l'accès à la nourriture dépend étroitement de la production locale.
Un accord sur le climat devra impérativement aider les agriculteurs du monde entier, et particulièrement ceux des pays en développement, à s'adapter aux changements climatiques extrêmes, a- t-il précisé.
"Un échec des négociateurs sur l'agriculture pourrait miner les efforts pour répondre aux problèmes de changements climatiques comme de sécurité alimentaire", a-t-il dit.
De plus, si le texte sur l'agriculture est encore en discussion, plusieurs signes indiquent qu'il pourrait bien n'être formulé qu' en termes très généraux.
Les principaux enjeux sont la mention de la sécurité alimentaire dans le texte, le rôle de l'agriculture dans le cadre d'un système de compensation, et les paramètres d'un plan agricole mondial pour 2010.
Il est impératif, à Copenhague, de se concentrer pour identifier des moyens de canaliser le potentiel atténuateur de l' agriculture tout en renforçant la capacité du secteur à s'adapter aux nouveaux défis posés par les changements climatiques.
L'agriculture n'est pas seulement une activité émettrice de gaz à effet de serre, elle a également la capacité de contribuer à la réduction de ces gaz grâce à la séquestration du carbone dans les sols, a indiqué M. Harkness.
Urs Niggli, directeur du Research Institute for Organic Agriculture, a ajouté que l'agriculture biologique pouvait être un instrument utile pour atténuer les changements climatiques, développer des systèmes agricoles solides, réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire.
L'agriculture biologique, a-t-il souligné, comporte un niveau bien moins élevé d'émissions de gaz à effet de serre.
De plus, elle procure une plus grande résistance aux changements climatiques aux exploitations et agriculteurs, notamment grâce à sa faible consommation d'eau, à sa résistance aux événements climatiques extrêmes et à ses moindres risques d' échec total d'une récolte.
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