Un expert de l'Unicef a appelé les Etats, les communautés et les familles à redoubler d'efforts pour renforcer la protection des enfants sur fond de la crise financière mondiale.

"Il faut mobliser les différents acteurs, les familles, les Etats, les communautés, les employeurs, de manière à s'assurer que l'on puisse créer un environnement qui protège mieux les enfants", a indiqué Jean-Claude Legrand, expert en protection de l'enfant de l'Unicef.

Cet appel a été lancé dans une interview accordée à Xinhua avant la 20e Journée mondiale de l'enfance, qui tombe le 20 novembre.

"La 20e Journée mondiale de l'enfance est aussi le 20e anniversaire de la Convention relative aux droits de l'enfant. Cette convention est une convention intemporelle qui a été ratifiée par la plupart des Etats dans le monde", a-t-il dit.

La Convention relative aux droits de l'enfant, adoptée le 20 novembre 1989 par l'Assemblée générale des Nations Unies, est "le premier instrument juridique international ayant force obligatoire", selon l'Unicef.

"Et 20 ans après, il nous semble tres important de pouvoir faire le point (...) sur ce qui a changé pendant ces 20 ans, quel a été l'impact de la Convention, les progrès qui ont été réalisés, mais aussi les défis qui nous reste à accomplir", a souligné M. Legrand, conseiller régional en protection de l'enfant pour l'Europe centrale et orientale de l'Unicef.

Evoquant les progrès connus ces 20 dernières années dans la protection de l'enfant, M. Legrand a affirmé : "Notre première préoccupation est évidemment la survie des enfants. "

"Au cours de ces 20 ans, on est passé au-dessous d'un seuil symbolique : moins de 10 millions d'enfants de moins de 5 ans meurent chaque année, c'est un progrès tres important, car au moment de la ratification de la Convention en 1990, on estimait qu'environ 12,5 millions d'enfants de moins de 5 ans mourraient chaque année", a-t-il précisé.

"Neuf millions d'enfants meurent chaque année, c'est encore énorme, mais ça montre à quel point nous avons réussi à avoir réalisé une mobilisation autours d'un certain nombre de questions sur celle-ci", a martelé l'expert de l'Unicef, citant d'autres réalisations, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation.

"Avant cette convention internationale, à part les conventions de Genève, il n'y a aucune convention internationale qui prenait en considération la question de la protection des enfants", a rappelé M. Legrand.

"La Convention des droits de l'enfant nous permet de mettre en oeuvre une nouvelle dimension de la protection des enfants. C'est la protection contre toute sorte d'abus, contre toutes les formes de violence contre les enfants, mais aussi contre toute forme d'exploitation des enfants, notamment le travail des enfants, l'exploitation commerciale et sexuelle des enfants, l'utilisation des enfants dans la pornographie, etc.", a-t-il dit.

"La convention a permis d'établir un principe, un principe maintenant compris par tous, qui est le principe que les enfants ont des droits", a souligné M. Legrand.

"Nous travaillons donc avec les Etats à faire en sorte que ce principe se transforme en des droits établis dans la Convention, en des actions concrètes dans la protection de l'enfant", a-t-il dit.

"Ca nous permet surtout de bien définir quelles sont les obligations des Etats, quelle est la responsabilité des Etats, quel travail doit-il accomplir de manière que les enfants puissent être protégés au mieux contre ces abus, ces exploitations et ces violences", a indiqué M. Legrand.

"Les 20 ans de la Convention des droits de l'enfant, c'est malheureusement aussi un moment où le monde connait une crise financière, une crise économique très graves, beaucoup de pays dans la région où je travaille sont très fortement touchés par cette crise", a regretté M. Legrand.

"Mon souhait serait donc qu'en cette péride de crise économique, tous les acteurs se remobilisent autour des objectifs de la Convention des droits de l'enfant, pour faire en sorte que cette crise ne sépare aucun enfant de sa famille", a conclu M. Legrand.