La province du Guizhou (sud-ouest) mérite bien son surnom de « pays de montagnes ». Ses montagnes et collines représentent 92,5% du territoire provincial (176.000 m²). Les montagnes qui s’étendent à perte de vue freinent le développement de la province. Tout comme les conditions climatiques. « Il ne fait pas beau pendant trois jours consécutifs. Il n’y a pas un mètre carré plat de terre d’un seul tenant sur tout le territoire du Guizhou » : cette ancienne expression reflète bien la situation du Guizhou. Après la fondation de la Chine nouvelle, en particulier après l’application du programme de mise en valeur de l’Ouest, le Guizhou, malgré son développement rapide, n’a pas réussi à éliminer totalement sa pauvreté en raison de ses mauvaises conditions géographiques, de son exploitation retardée et de son accès difficile. Par conséquent, la lutte contre la pauvreté et le développement sont devenus deux tâches primordiales du gouvernement local. Lin Shusen, député de l’Assemblée populaire nationale (APN), membre suppléant du Comité central du Parti communiste chinois, secrétaire adjoint du comité du Parti communiste du Guizhou et gouverneur de cette province a donné récemment son point de vue sur la question à china.org.cn.

Lin Shusen a d’abord présenté les succès obtenus en 2006 dans le développement économique et social du Guizhou : la valeur de production de la province s’est accrue de 11,5% par rapport à 2005. Les recettes financières de la province, de 22,5% et les recettes financières des villes du Guizhou ont augmenté de 24,2%. Les objectifs de généralisation de l’éducation obligatoire en neuf ans et de suppression de l’analphabétisme chez les adultes ont été atteints. Toutes les œuvres sociales ont progressé de façon générale. « Le revenu des habitants du Guizhou est encore inférieur à la moyenne nationale, mais le Guizhou fait des progrès stables chaque année dans ce domaine. Sa situation d’ensemble est bonne », a assuré Lin Shusen.

M.Lin a présenté six propositions pour résoudre la pauvreté et développer le Guizhou.

Premièrement, il est important d’appliquer le système de garantie du minimum vital dans les régions rurales. D’après M.Lin, le Guizhou compte actuellement 2,55 millions de personnes démunies qui devraient se voir octroyer le minimum vital, et les critères de subvention à long terme destinés aux ruraux démunis seront élevés. « Il faut résoudre d’abord le problème de leur nourriture et de leur habillement avant de les enrichir », a-t-il souligné.

Deuxièmement, il faut intégrer tous les districts dans le système médical coopératif rural à titre d’essai. « Ces dernières années, les autorités centrales ont mis à exécution à titre d’essai le système médical coopératif rural. La province du Guizhou est en passe de faire progresser ce système qui permettra aux paysans malades de se faire soigner. Grâce à ce système, les régions rurales peuvent bénéficier d’un système de cotisations pour les maladies graves et améliorer les conditions des établissements de soins. Le Guizhou s’efforcera d’intégrer dans deux ans tous les districts dans le système médical coopératif rural de type nouveau », a affirmé M.Lin.

Autre proposition : continuer à résoudre le problème de l’éducation pour les ruraux démunis. « Le Guizhou a généralisé l’année dernière l’éducation obligatoire en neuf ans. Maintenant, il faut consolider ces succès. Nous devons faire ce que le Premier ministre chinois a recommandé, c’est-à-dire que ‘tous les enfants puissent fréquenter les écoles sans difficulté’ », a précisé Lin Shusen.

Quatrièmement, il est essentiel de résoudre dans les plus brefs délais le problème de la sécurité de l’eau potable dans les régions rurales. Dans la province du Guizhou, 13 millions de paysans manquent d’eau potable ou risquent d’en manquer. La principale cause doit être attribuée au relief karstique typique du Guizhou : les eaux de pluie qui s’infiltrent dans le sol ne peuvent pas être retenues. De plus, le relief des montagnes permet difficilement au débit des cours d’eau de s’agrandir. Malgré cela, Lin Shusen a promis de résoudre en priorité le problème de l’eau potable dans les régions rurales et de montrer des résultats visibles d’ici cinq ans.

M.Lin a proposé par ailleurs de développer énergiquement les secteurs phares en prenant en considération la situation réelle du Guizhou. D’après Lin Shusen, la population du Guizhou est nombreuse par rapport à ses ressources foncières. C’est pourquoi, il faut mettre pleinement en valeur les terres dans les montagnes et les prairies pour développer l’élevage écologique, les paysages naturels, les coutumes ethniques et la culture primitive pour dynamiser les secteurs touristique et culturel. Il est essentiel de considérer le tourisme comme un élément moteur pour promouvoir le secteur des services, a-t-il ajouté. Il est aussi vital de régler de façon judicieuse les rapports entre le développement et la protection de l’environnement.

Enfin, dernière proposition : construire en grand des infrastructures de communication. Le Guizhou est pauvre mais ses conditions naturelles sont bonnes : les montagnes recèlent de minerais abondants. Il est l’une des provinces chinoises les plus riches en ressources naturelles. Ce sont la difficulté d’accès et la distribution de marchandises sous-développée qui entravent le développement économique du Guizhou. Pour promouvoir son développement rapide et sain, le Guizhou doit s’efforcer de résoudre les problèmes de communication. D’après Lin Shusen, les travaux de la ligne ferroviaire à grande vitesse Guiyang-Guangzhou devraient prochainement débuter. L’actuel chemin de fer Guiyang-Guangzhou (via la province du Hunan) d’une longueur de 1.560 km demande 21,5 heures, et l’autre ligne (via le Guangxi) d’une longueur de 1.440 km demande 20 heures. La nouvelle ligne à grande vitesse (de Guiyang à Guangzhou) d’une longueur de 820 km demandera seulement 4 heures. « Cette ligne ferroviaire est très importante pour le Guizhou. Avec l’amélioration du trafic ferroviaire, le développement économique sera assuré. Ce dernier dépend de deux choses : les biens matériels et l’homme. Le changement simultané de ces deux éléments offrira au Guizhou de bonnes opportunités de développement », a conclu M. Lin.