Personne ne comprend une femme mieux qu'une autre femme. C'est exactement ce pourquoi Shang Shaohua, un membre de la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois (CCPPC) depuis quatre ans, a décidé de se prononcer de la part du sexe féminin.
Lors de la session annuelle de la CCPPC de cette année, Shang, 55 ans, professionnelle dans le secteur média avec plus de trente ans d'expérience, a présenté quatre projets, dont la plupart concernent les problèmes des droits de la femme.
Le premier projet demande une plus grande clarté concernant la définition du harcèlement sexuel comme présenté dans le code de protection des droits de la femme.
"La plupart des femmes vivront le harcèlement sexuel à certains moments de leur vie" a déclaré Shang. Cependant la loi a échoué à les protéger à cause de la définition assez vague de ce qui actuellement constitue ce délit".
Par conséquent, dans à peu près la moitié des cas, l'accusé est acquitté grâce au manque de preuve, a-t-elle commenté.
Un autre projet de Shang appelle le gouvernement à encourager les femmes des zones rurales à jouer un plus grand rôle dans la construction de la nouvelle campagne socialiste. Elle a dit qu'elle souhaitait voir plus d'opportunités d'emplois créées afin de permettre aux femmes de rester dans leur ville natale.
"Au lieu d'avoir à émigrer à la ville afin de trouver du travail, la femme paysannes devraient être encouragées à rester à la maison où elles peuvent contribuer à l'économie locale et aider à s'occuper des vieux parents et des enfants" a-t-elle déclaré.
Shang tient beaucoup à attirer l'attention sur le fait que, en tant que femme elle-même, elle comprend les problèmes qui doivent être abordés.
"Je suis plus consciente des problèmes de la vie des femmes. Je sais quels sont les problèmes qui sont ignorés et qui ont été compromis" a-t-elle précisé.
La parole de Shang est considérée particulièrement de valeur à cause des effectifs relativement faibles de femmes employées dans les postes supérieurs du gouvernement.
"Lorsque vous vous rendez à une réunion du gouvernement, tout ce que vous pouvez voir est un nuage de costumes noires" , a commenté Shang, qui est aussi rédactrice en chef de Femme de Chine, un magazine féminin majeur.
"Plus les postes sont supérieurs, moins il y a de femmes".
Afin d'accéder à une réelle égalité entre les sexes dans les postes de direction, on doit permettre aux hommes et femmes de rivaliser sur un pied d'égalité, a déclaré Shang.
"Pour le moment, les employés considèreront uniquement une femme dans une poste de direction si elle est extrêmement mieux qualifiée que l'homme avec qui elle est en compétition pour le poste".
En plus d'exprimer son inquiétude au sujet des problèmes des droits de la femme, Shang est actuellement en train d'entreprendre un projet visant à étudier la relation entre la femme et la religion.
Ses recherches ont commencé en 2003 lorsqu'elle est devenue d'abord membre du CCPPC et depuis qu'elle a interviewé 50 femmes provenant des 5 religions principales et de huit provinces.
Sahng a déclaré que dans cette ère des changements sociaux et économiques, la religion peut procurer aux femmes un soutien psychologique essentiel.
"Les femmes ont tendance à être plus dépendante des religions que les hommes" a affirmé Shang, qui n'a pas de croyances religieuses.
"J'ai découvert qu'en Chine, les femmes ont de bonnes relations avec les religions et elles en tirent profit."
L'expérience de cette recherche lui a également enseigné que les femmes voient la vie différemment.
"Pour les femmes, le secret d'une vie heureuse réside dans la faculté de vivre plus indépendamment, librement et plus naturellement" a-t-elle précisé.
Les recherches de Shang devraient être publiées dans un livre d'ici la fin de l'année.
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