L'afflux de visiteurs chinois apporte de nouveaux défis aux villes britanniques

L'Université de Cambridge est devenue une destination touristique populaire auprès des Chinois. Photo : Tan Xi pour China Daily

Le tourisme assure 2,8 % du PIB du Royaume-Uni. Mais certaines petites villes commencent à se sentir débordées par le nombre de visiteurs et à penser que les coûts l'emportent sur les avantages.

Des villes comme Oxford et Cambridge regorgent généralement de touristes pendant les mois d'été, à tel point que les autorités locales s'en plaignent.

Ces villes universitaires de prestige attirent de nombreux étudiants chinois, et les touristes chinois se rendent en nombre croissant au Royaume-Uni. Les plaintes s'adressent aux touristes en général, pas à une nationalité spécifique.

John Hipkin, conseiller de la ville de Cambridge, a ainsi déclaré au journal The Guardian : « Le tourisme constitue une grande partie de la vie moderne. Mais si cela déborde, on peut menacer le caractère des destinations. »

L'une des attractions de Cambridge est le canotage sur la rivière Cam, mais le conseil municipal a interdit l'an dernier aux opérateurs de faire de la publicité sous peine d'une amende de 75 livres (98 dollars).

Le docteur Paul Hanna, maître de conférences sur le tourisme durable à l'Université de Surrey, estime que « le cas de Cambridge est un exemple du point de basculement où les résidents locaux ne voient plus les touristes comme des générateurs de revenus, mais comme une source d'irritation et de colère, car leur quotidien est perturbé et la vie sociale normale se retrouve fragmentée. »

James Kennell, professeur spécialiste du tourisme à l'Université de Greenwich, confirme que de nombreuses destinations ressentent les effets négatifs d'une forte augmentation du nombre de touristes.

« Les petites villes et les villes historiques ont du mal à accueillir un nombre croissant de grands groupes, en plus de devoir répondre aux besoins des voyageurs individuels. L'essor des options d'hébergement comme Airbnb signifie qu'il devient plus difficile pour les gestionnaires de savoir combien de touristes visitent chaque lieu », a-t-il déclaré.

Les experts en tourisme disent que le nombre croissant de visiteurs chinois au Royaume-Uni a sans doute un impact sur la croissance du secteur, mais ils représentent encore une faible proportion du total. Cependant, maintenant que les touristes chinois ont commencé à s'aventurer au-delà de Londres, en groupes ou en voyageurs indépendants, leur impact est beaucoup plus important dans les petites villes.

Malgré les inconvénients, la Chine est indéniablement le marché le plus précieux en termes de dépenses touristiques internationales. Les voyageurs chinois ont dépensé 261 milliards de dollars à l'étranger en 2016, selon VisitBritain, l'organisation nationale de tourisme du Royaume-Uni.

Les plus de 260 000 vacanciers chinois ont dépensé 500 millions de livres au Royaume-Uni l'année dernière, et les étudiants représentaient 42 % des visiteurs chinois qui passent au moins une nuit au Royaume-Uni.

Selon James Kennell, le tourisme chinois présente une excellente opportunité pour le Royaume-Uni, mais il doit être planifié et géré avec une vision durable.

« Si les visiteurs chinois se rendent dans des villes comme Cambridge et les trouvent surpeuplées, pas du tout comme ils les avaient imaginées, ils ne reviendront pas », a-t-il ajouté.

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