Le tourisme menace l'Antarctique

Par : Yann |  Mots clés : tourisme, Antarctique, environnement
French.china.org.cn | Mis à jour le 19-06-2014

Les scientifiques de l'Antarctique ont averti mercredi que l'augmentation subite du nombre de touristes qui visitent le continent gelé menaçait son environnement fragile, et ils ont demandé une meilleure protection.

Le nombre de touristes a explosé, passant de moins de 5 000 en 1990 à environ 40 000 par an, selon les chiffres de l'industrie, et la plupart des gens vont dans les zones fragmentées libres de glace qui représentent moins de 1 % de l'Antarctique.

Dans les minuscules zones libres de glace, un nombre croissant d'installations de recherche sont également construites, de même que les routes, dépôts de carburant et pistes qui leur sont nécessaires.

Ce sont ces zones qui abritent la grande partie de la faune et de la flore du continent, et pourtant elles sont parmi les moins protégées de la planète, selon une étude menée par la Division antarctique australienne et le Programme national de recherche sur l'environnement financé par le gouvernement australien.

« Beaucoup de gens pensent que l'Antarctique est bien protégé des menaces à sa biodiversité, car il est isolé et que personne n'y habite », a déclaré Justine Shaw de ce Programme dans l'étude publiée dans la revue PLoS Biology.

« Cependant, nous montrons qu'il existe des menaces à la biodiversité de l'Antarctique. »

« La majeure partie de l'Antarctique est recouverte de glace, avec moins de 1 % libre de glace en permanence », a-t-elle ajouté.

« Seulement 1,5 % de cette zone libre de glace appartient aux zones spécialement protégées de l'Antarctique dans le cadre du Traité sur l'Antarctique, mais c'est sur le sol libre de glace qu'existe la majorité de la biodiversité. »

Cinq des écorégions distinctes libres de glace ne sont pas protégées du tout, tandis que les 55 zones protégées du continent sont à proximité des sites d'activités humaines.

Steven Chown, de l'École des sciences biologiques de l'Université Monash, un autre collaborateur à l'étude, a déclaré que les zones libres de glace renferment des écosystèmes très simples en raison de la faible diversité des espèces de l'Antarctique.

Cela rend sa faune et sa flore indigènes extrêmement vulnérables à l'invasion des espèces de l'extérieur qui peuvent être introduites par l'activité humaine.

« L'Antarctique a été envahi par des plantes et des animaux, surtout des herbes et des insectes, d'autres continents », a-t-il dit.

« Les très réelles menaces d'invasions actuelles et futures sont situées à proximité des zones protégées. »

« De telles menaces aux zones protégées par les espèces envahissantes ont été démontrées ailleurs dans le monde, et nous constatons que l'Antarctique ne fait malheureusement pas exception. »

L'étude indique que le niveau actuel de protection est « insuffisant sous tous les aspects », et selon Mme Shaw, et il faut faire plus pour se prémunir contre la menace posée par l'industrie touristique en plein essor.

« (Nous devons) protéger une gamme diversifiée d'insectes, de plantes et d'oiseaux marins indigènes, dont beaucoup ne se retrouvent nulle part ailleurs dans le monde », dit-elle.

« Nous devons également veiller à ce que les zones protégées de l'Antarctique ne soient pas touchées par les activités humaines telles que la pollution, le piétinement ou des espèces envahissantes. »

L'Antarctique est considéré comme l'une des dernières frontières pour les amateurs d'aventure.

La plupart voyagent par la mer, et certains paient un surplus de 20 000 $ pour une cabine de luxe dans la période de pointe allant de novembre à mars. Il y a aussi un marché dynamique pour des vols touristiques.

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