Taiwan à tout prix !

Par Lisa Carducci

Jour de vent à Eluanbi (Crédit photo: Lisa Carducci)

J'ai attendu que Hong Kong rentre dans le giron de la patrie, en 1997, pour la visiter. J'ai fait de même avec Macao, où je suis allée après 1999. En attendant que Taiwan se réunisse au continent, j'ai fait le tour de tout le pays. Entretemps les relations entre les deux côtés du détroit se sont fort améliorées ; les trois « connexions » interrompues depuis des décennies ont repris ; des vols spéciaux ont été organisés pour les visites de familles à l'occasion du Nouvel An chinois ; et voilà que récemment, les Chinois qui habitent Beijing, Shanghai et Guangzhou ont été autorisés à se rendre à Taiwan en groupes organisés par une agence. Au moment où paraitra* cet article, d'autres villes seront peut-être déjà autorisées à ce faire.

Jouissant d'un passeport canadien, je pouvais aller à Taiwan sans visa et de façon autonome. Mais voyant que les Chinois en groupe bénéficiaient, pour 5 000 yuans, du vol aller-retour direct, d'hôtels à trois ou quatre étoiles pour sept nuits, de trois repas par jour (et quels repas !), d'un autocar qui leur épargnait énormément de temps à chercher où et comment se déplacer, et leur permettait par conséquent de visiter toute l'ile en huit jours, j'ai décidé de m'inscrire auprès d'une agence. Prévoyant que « les étrangers ne vont pas à Taiwan pour la même raison que les Chinois », on m'a demandé un supplément de 500 yuans. En effet, les guides bénéficient de 5 % du montant des achats que font leurs clients… chinois.

Pendant huit jours, j'ai vu des milliers de Chinois du continent mais pas un seul « étranger ». Durant un tel voyage, il n'est pas question d'autre langue que le chinois. Nous avons commencé par Taipei : la Tour 101 – qui abrite tous les grands noms de la mode –, le lac de Jade, bordé d'un jardin abritant 200 sculptures de Jiang Jieshi (Chiang Kai-shek), le mausolée de ce personnage historique devant lequel a lieu toutes les heures la cérémonie du changement de la garde, le musée du Palais impérial, Riyuetan (lac du Soleil et de la Lune) où un immense temple bouddhiste érigé en 2001 s'impose, tout en marbre et en bronze, et qui sert également de centre d'enseignement et de méditation zen. Notre première station commerciale s'est effectuée chez un concessionnaire de produits cosmétiques.