TURFAN À 47 DEGRÉS CELSIUS
Ruines de Jiaohe (Photo de Lisa Carducci)
Les ruines de la cité de Jiaohe, à 10 km à l'ouest de Turfan, où ne coule aucun filet d'eau ni ne tremble une herbe au vent est d'une couleur unique : celle du sable. Il faisait 47 degrés ce jour-là, mais comme l'air était sec, la chaleur s'avérait supportable. Il est difficile d'imaginer la forme originale des bâtiments d'après leurs vestiges. Toutefois, un cimetière d'enfants a été identifié, mais on ignore toujours pourquoi deux-cents* enfants ont été inhumés dans un terrain qui relevait du gouvernement local de la période Huihu de Gaochang.
On pourrait croire que Turfan, où l'eau est rare et la chaleur si intense, est totalement aride. Au contraire, c'est le paradis du melon de Hami. Si le Xinjiang produit les melons les plus sucrés du pays, Turfan produit les plus sucrés du Xinjiang. Elle produit aussi les raisins les plus sucrés du monde. Les séchoirs à raisins offrent une image particulière : parfois isolés, parfois regroupés à quatre ou cinq ou même par centaines, ces abris dont les murs contiennent autant d'ouvertures que de briques permettent au vent de circuler à l'intérieur entre les grappes accrochées jusqu'à ce que les raisins soient parfaitement secs, un produit d'exportation qui rapporte beaucoup au Xinjiang. Si tous les habitants ne cultivent pas le melon, il n'est pas une maison, par contre, qui n'ait un espace protégé du soleil par une pergola. On disait que le raisin serait à point en septembre. Mon séjour d'est achevé à la mi-août ; toutefois j'ai eu l'occasion de savourer les prémices.