La Chine s'oppose à la vente aux enchères d'antiquités volées à l'ancien palais d'Eté de Beijing
Un sceau impérial de la dynastie des Qing volé à l'ancien palais d'Eté de Beijing (Yuanmingyuan) sera mis aux enchères par Artcurial à Paris, après qu'une vente aux enchères d'antiquités dérobées dans ce même palais a été annulée au Royaume-Uni.
Ces derniers jours, M. Yuan Shankai, ancien directeur du Musée d'art Huangcheng de Beijing et conseiller de la Foire internationale des antiquités de Beijing, a affirmé qu'un sceau impérial de la dynastie des Qing qui avait été volé au palais Yuanmingyuan serait mis aux enchères le 17 décembre par Artcurial à Paris. Le Fonds d'intérêt public pour les trésors de l'Etat relevant de la Fondation pour le développement socioculturel de la Chine, appelé autrefois le Fonds spécial de la protection des antiquités chinoises dispersées à l'étranger, a réagi en s'opposant fermement à cette vente et en exprimant son souhait de voir l'objet concerné retiré de la vente dans les meilleurs délais. D'autre part, le fonds a laissé entendre qu'il ne cherchait pas forcément à faire restituer l'objet en question. Le Fonds d'intérêt public pour les trésors de l'Etat est d'avis que la restitution des objets pillés se réalise de manière justifiée lorsque les conditions pleinement nécessaires seraient réunies. En plus des opportunités, cela exige une compréhension réciproque et des efforts communs des différentes parties.
Le président de l'APACE Bernard Gomez a contacté Artcurial pour discuter du retrait de l'objet en question de la vente aux enchères, sans parvenir à convaincre la maison de vente aux enchères. Pour les professionnels, la tenue de cette vente aux enchères compromettra sans doute les activités d'Artcurial en Chine, car les collectionneurs chinois restent les principaux collectionneurs d'objets d'art anciens sur le marché international, et la Chine, le plus grand marché dans ce domaine, présente un grand potentiel d'avenir. M. Gomez appelle les collectionneurs venant de Chine et d'autres pays à s'abstenir de prendre part à cette vente aux enchères.
Depuis 2002, le Fonds d'intérêt public pour les trésors de l'Etat s'oppose systématiquement aux ventes aux enchères des antiquités volées et condamne de telles actions, qu'il s'agisse d'objets pillés à la Chine ou à d'autres pays, en clamant une préservation de la dignité et de la possession des objets volés. Le Fonds d'intérêt public pour les trésors de l'Etat est d'avis que la vente aux enchères d'objets volés peut provoquer des conséquences extrêmement graves. Tout d'abord, cela constituerait un nouveau pillage et une nouvelle destruction des objets anciens ; ensuite, les antiquités volées, une fois vendues aux enchères, seront étiquetées comme marchandises légales, cela légitimerait un commerce avec de telles pratiques à l'appui ; et enfin, les prix défiant toute concurrence et la tentation des intérêts commerciaux conduiraient à un nouveau tour d'actes illégaux tels que le pillage et le trafic illégal d'objets antiques, et nuiraient gravement à la protection du patrimoine culturel.
Concernant les mises aux enchères en série à l'étranger d'objets volés à la Chine, le Fonds d'intérêt public pour les trésors de l'Etat a indiqué qu'en tant qu'organisation d'intérêt public, il s'opposerait, comme par le passé, à la vente aux enchères des objets volés à la Chine et espère ne plus voir d'objets dérobés à un pays quelconque dans une vente aux enchères.
En novembre dernier, la maison de vente Bonhams avait retiré deux objets d'art pillés à l'ancien palais d'Eté de Beijing d'une vente au Royaume-Uni : une tablette en jade blanc sculpté de motifs de phénix datant du règne Jiaqing de la dynastie des Qing et un récipient à vin à anses you en jade sculpté aux motifs de figures animales du règne Qianlong des Qing.