Un reportage de « Europe Weekly »
(Ouzhou Lianhe Zhoubao), un hebdomadaire en langue chinoise, sur la
mise en vente du « Pavillon rouge », a ressuscité l'intérêt du
public pour le maître de ce pavillon et ses descendants.
Le « Pavillon rouge », appelé la «
Pagode chinoise » dans les guides touristiques de France, se trouve
près du parc Monceau, dans le 8e arrondissement de Paris. Ce
bâtiment rouge à quatre étages, de style chinois, fut construit par
le marchand d'antiquités chinois Lu Qinzhai, célèbre dans les
milieux des antiquaires européens et américains.
Le « Pavillon rouge » de Paris
respire la culture chinoise : le rez-de-chaussée et le premier
étage abritent des salons chinois. Le rez-de-chaussée est décoré de
balustrades en pierres sculptées datant de l'époque Tang, d'un
caisson orné de bas-reliefs de l'époque Wei et Jin, de meubles et
de paravents peints de l'époque Qing.... Au premier étage, les murs
sont tapissés de peintures laquées en bois, un caisson est orné de
fleurs et d'oiseaux en bas-reliefs ; s'y trouvent également des
meubles de style chinois, une niche contenant des statues de
Bouddha, qui était jadis un lit sculpté de style chinois, et des
fenêtres au chambranle sculpté. Une pièce du 4 étage et le sous-sol
renferment des antiquités indiennes. Le 2e et le 3e étages,
destinés à la conservation des meubles anciens, ne sont pas ouverts
au public.
Selon le « Europe Weekly », Lu
Qinzhai était non seulement un marchand d'antiquités, mais un
spécialiste des antiquités chinoises. « Il apprit aux
collectionneurs européens et américains comment apprécier les
objets funéraires chinois—sculptures, bronzes, jades, figurines en
terre cuite et statues bouddhiques, lit-on dans le reportage. Il
conquit les collectionneurs européens et américains par ses vastes
connaissances sur les antiquités et son flair commercial ». D'où
une ardeur accrue des banquiers, des marchands de canons, de
pétrole et de biens immobiliers pour acquérir des antiquités
chinoises.
Durant la Seconde Guerre mondiale,
M. Lu se refugia aux Etats-Unis. Le « Pavillon rouge » fut mis sous
la protection du musée Guimet. Mais, M. Lu paya en retour cette
tutelle par le don d'une partie de sa collection. Le « Pavillon
rouge » reste aujourd'hui la propriété du clan des Lu.
M. Lu se maria en 1910 avec une
Française et le couple eut quatre filles. Il mourut en Suisse à
l'âge de 78 ans. Les enfants actuels du clan Lu font partie de la
cinquième génération. Malgré la richesse de l'arbre généalogique,
le nombre exact des membres du clan reste inconnu. Les membres
actuels des Lu n'ont plus aucun trait asiatique et ne parlent pas
chinois.
Après la mort du patriarche, ses
descendants ont établi une association pour gérer leur société et
élire un gérant. Le gérant actuel du Pavillon rouge est une
arrière-petite-fille de Lu Qinzhai, descendante de sa fille aînée.
Du fait qu'il ne reste que des meubles, des ustensiles, des
peintures et sculptures ordinaires, datant du XIXe siècle, et que
l'entretien du Pavillon rouge est fort coûteux, l'Association a
décidé de vendre l'immeuble.
Mais, quel que soit le futur
propriétaire du « Pavillon rouge », on ne peut pas modifier le
style chinois de l'immeuble, parce que le rez-de-chaussée, les 1er
et 4e étages et une partie du sous-sol ont été classés par la
mairie de Paris.
China.org.cn 2006/07/28
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