La Fédération générale des Chinois du Japon et l'Association des nouveaux résidents chinois du Japon ont rendu public le 19 octobre une déclaration commune pour exprimer la colère des quelques 600 000 Chinois du Japon et protester contre le pèlerinage de Junichiro Koizumi, actuel premier ministre du Japon, au sanctuaire du Yasukuni, où est honorée la mémoire des criminels de guerre de classe A japonais de 1939-1945.

Par cette déclaration commune, les Chinois du Japon tiennent à marquer leur désapprobation contre le pèlerinage de Junichiro Koizumi du 17 octobre, qui a suscité un profond émoi et une colère d'autant plus grande qu'il s'agit du cinquième pèlerinage du premier ministre japonais. Connus de tous, les criminels militaires honorés dans ce sanctuaire sont responsables des lourdes pertes et des énormes souffrances subies par les peuples des pays asiatiques, dont les Japonais. Leurs autels se situent par ailleurs au milieu d'une exposition permanente justifiant ouvertement la guerre d'agression menée par le Japon impérial. Les derniers jugements rendus par les cours de Fukuoka et d'Osaka ont indiqué que le premier ministre japonais violait le principe constitutionnel de séparation entre l'Etat et la société religieuse. La Chine et d'autre pays de la région ont tenu à protester au nom du peuple asiatique et ont demandé au premier ministre japonais de renoncer définitivement à ses pèlerinages au sanctuaire du Yasukuni. Malgré tout, le premier ministre Junichiro Koizumi a maintenu sa visite du 17 octobre.

La déclaration indique que les fréquents pèlerinages au sanctuaire du Yasukuni effectués par le premier ministre Junichiro Koizumi, en dépit des protestations à l'intérieur et à l'extérieur du Japon, constituent une humiliation du peuple asiatique et une menace contre la paix mondiale d'autant plus dangereuse que le premier ministre japonais se défend avec hypocrisie en expliquant que sa visite est de caractère privé. Cet acte remet en question non seulement les relations diplomatiques déjà tendues entre le Japon et la Chine, mais également les relations commerciales et les échanges dans tous les domaines entre les deux pays.

La déclaration exhorte par ailleurs le premier ministre Junichiro Koizumi à mettre fin à son hypocrisie. "Nous nous opposons fermement à ce comportement malhonnête parce qu'il piétine la mémoire des peuples asiatiques et crée une menace réelle contre la paix mondiale. Nous allons renforcer nos liens avec les pacifistes japonais, ainsi qu'avec ceux des autres pays asiatiques, afin d'assurer la prospérité et le développement de l'Asie.''