La Chine envisage de réformer son système de distribution d'aides sociales, afin de permettre aux personnes défavorisées en milieu urbain ou rural de faire face à l'inflation continue depuis le mois de juillet.
Les gouvernements provinciaux devront établir avant la fin de l'année un mécanisme qui liera les versements à la hausse de l'indice des prix à la consommation (IPC), en réponse à un communiqué de la Commission pour la réforme et le développement, l'organe suprême de planification économique, et quatre ministères.
Ce mécanisme devrait se mettre en place lorsque le coût des besoins fondamentaux ou l'IPC local dépasse un seuil fixé. Des allocations supplémentaires seront alors versées aux bénéficiaires des programmes de minimum vital et de l'assurance chômage.
Lorsque l'IPC redescend et se stabilise à un niveau plus raisonnable, les aides cesseront. Mais si les versements additionnels sont nécessaires durant une période prolongée, le montant de la garantie de minimum vital sera réévalué.
Les autorités ont expliqué que ce nouveau mécanisme vise à assurer que l'aide sociale et les programmes de sécurité sociale relatifs suivent le rythme de croissance économique de la Chine et la hausse moyenne des revenus de la population.
Le système de minimum vital a été étendu à l'ensemble des villes en 1999 et aux zones rurales en 2007. Au premier semestre 2010, les citadins bénéficiaires ont reçu en moyenne 236 yuans par mois. Mais en raison de l'inflation, plusieurs villes ont déjà décidé d'augmenter leurs versements. Guangzhou, capitale de la province du Guangdong, a prévu une hausse de 25 % à partir du mois d'avril.
Lu Quan, expert du centre de recherche sur la sécurité sociale de l'Université du Peuple, suggère que le gouvernement central alloue une plus grande part de son budget au développement des systèmes de minimum vital en milieu rural, en particulier dans l'ouest et le centre du pays.
« Le gouvernement central paie actuellement 70 % du système de garantie dans les zones urbaines, et les autorités locales se chargent du montant restant. Dans les zones rurales, le budget central prend moins en charge le programme », explique-t-il. « Dans certaines provinces de l'est et du littoral, les gouvernements locaux peuvent financer cela sans problème. Mais dans les régions moins prospères, cela pèse considérablement sur le budget des autorités locales ».
Lu Quan appelle à la mise en place de règles plus scientifiques pour l'attribution des allocations. En ville, le minimum vital garanti est généralement fixé à 60 % du salaire minimum local. Cependant, à la campagne, cela est plus difficile à établir. |