Le Mali se dote d'une nouvelle unité d'élite contre le terrorisme (officiel)

Le Mali a officiellement créé une nouvelle unité au sein de ses forces armées, dénommée Bataillon d'intervention rapide (BIR), destinée à renforcer la lutte contre le terrorisme, a annoncé vendredi le ministère de la Défense et des Anciens combattants, à l'occasion de la cérémonie de remise des étendards organisée le même jour à Bamako.

Selon les autorités militaires, le BIR a pour mission de renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées maliennes (FAMa), d'améliorer leur réactivité face aux menaces sécuritaires et de contribuer à la défense de l'intégrité territoriale ainsi qu'à la protection des populations et de leurs biens. Son effectif exact n'a toutefois pas été dévoilé à ce stade.

S'exprimant lors de la cérémonie, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, le général de corps d'armée Sadio Camara, a expliqué que la création de cette unité s'inscrivait dans un contexte sécuritaire en constante évolution, nécessitant une adaptation continue des forces armées. Il a précisé que le BIR était conçu comme une unité mobile, légère et capable d'intervenir rapidement face aux menaces.

Selon les responsables militaires, le BIR est composé d'éléments mobiles, notamment équipés de motos, afin de pouvoir opérer dans des zones difficiles d'accès pour les véhicules blindés. Cette configuration vise à répondre aux modes opératoires des groupes armés terroristes, caractérisés par leur mobilité et leur capacité à agir sur des axes isolés ou peu accessibles.

Le chef d'état-major général des armées, le général Oumar Diarra, a souligné que l'environnement opérationnel imposait une réévaluation régulière des dispositifs militaires. Il a rappelé que l'état-major procédait à des ajustements chaque fois que la situation sécuritaire l'exigeait.

Selon lui, ces derniers mois ont été marqués par une recrudescence d'attaques ciblant notamment des citernes de carburant, des moyens de transport de passagers et des véhicules civils sur plusieurs axes reliant la capitale aux régions de l'intérieur du pays, ce qui a conduit les autorités à privilégier des unités intermédiaires, mobiles et adaptées à ce type de menace.

A l'issue de la cérémonie, le général Sadio Camara a déclaré à la presse que, depuis le début de la transition, les FAMa avaient connu une montée en puissance, tant sur le plan des équipements que de la formation, faisant remarquer que la transformation la plus significative avait eu lieu dans le recrutement et l'entraînement des soldats.

Il a également appelé à une mobilisation collective face à la menace terroriste, soulignant le rôle de la population et des médias dans la lutte contre la désinformation et dans le soutien aux efforts de sécurité, surtout au sein de la Confédération des Etats du Sahel (AES).

Depuis 2012, le Mali est confronté à une crise sécuritaire persistante, marquée par des insurrections armées, des attaques djihadistes et des violences intercommunautaires, qui ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes.