RDC : le M23 réaffirme sa volonté d'une solution politique alors que les combats gagnent du terrain vers Uvira
La rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) a réitéré mardi sa volonté de privilégier une solution politique à la crise dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), au moment où les affrontements avec les forces gouvernementales se rapprochent de la cité stratégique d'Uvira, dans la province du Sud-Kivu.
Lors d'une conférence de presse à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu passée sous contrôle du M23 depuis fin janvier, Corneille Nangaa, leader politique de l'Alliance du fleuve Congo (AFC), groupe politico-militaire allié au M23, a souligné que son mouvement "a toujours prôné une issue politique", en estimant que la crise actuelle est "avant tout interne".
"Avec ou sans le président Félix Tshisekedi, l'AFC/M23 trouvera des solutions profondes aux causes de cette crise", a-t-il déclaré, accusant les autorités congolaises de multiples violations du cessez-le-feu.
Lundi à Kinshasa, le président congolais avait accusé le M23 d'avoir lancé de nouvelles offensives dans plusieurs zones du Sud-Kivu, notamment autour de Kaziba, Katogota et Luvungi.
Selon des sources locales, la situation sécuritaire demeure extrêmement volatile, avec des combats signalés depuis lundi dans plusieurs localités situées sur l'axe menant à Uvira, dernière grande ville de la province encore sous contrôle du gouvernement.
De son côté, Bertrand Bisimwa, président du M23, a indiqué qu'une délégation du mouvement se préparait à se rendre à Doha, au Qatar, pour poursuivre les discussions avec le gouvernement congolais, notamment sur l'évolution des hostilités dans le Sud-Kivu, malgré les affrontements en cours autour d'Uvira.
Mardi, des tirs d'artillerie et d'armes légères ont été entendus autour d'Uvira, peu après la prise par les rebelles de Kiliba, localité située à quelques kilomètres seulement de la ville.
Le porte-parole du gouvernement provincial du Sud-Kivu, Didier Kabi, a confirmé qu'un mouvement de panique a éclaté mardi à Uvira, alimenté par des rumeurs faisant état de la présence imminente des rebelles de l'AFC/M23.
Il a toutefois assuré que la situation en ville restait calme, précisant que les détonations entendues provenaient d'une opération de déminage menée par les FARDC sur les collines qui dominent Uvira.
Après la prise de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, par le M23, les autorités provinciales avaient été contraintes de se replier. Uvira, deuxième ville de la province, avait alors assumé le rôle de centre administratif provisoire. Frontalière du Burundi et important nœud commercial, Uvira revêt une importance stratégique majeure.








