Guinée-Bissau : la CNE se dit dans "l'impossibilité totale" de finaliser le dépouillement des bulletins de vote de la présidentielle et des législatives
La Commission nationale des élections (CNE) de Guinée-Bissau est dans "l'impossibilité totale" de finaliser le dépouillement des bulletins de vote des élections législatives et présidentielle du 23 novembre dernier, a déclaré, mardi à Bissau, le secrétaire exécutif de la CNE, Idrissa Djalo.
S'exprimant au cours d'un point de presse, M. Djalo a mis l'incapacité de la CNE de faire son travail sur le compte des militaires qui ont envahi ses locaux, mercredi dernier, et procédé à la "confiscation de la totalité des procès-verbaux originaux de compilation régionale et au vandalisme de ses services informatiques".
Au moment des faits, la CNE ne détenait physiquement que les procès-verbaux originaux de la Commission régionale des élections (CRE) de Bissau, relatifs à l'élection présidentielle et aux législatives, a-t-il précisé, ajoutant que "ces documents ont été confisqués par le groupe de militaires qui a envahi ses locaux".
Selon M. Djalo, les procès-verbaux des régions d'Oio et de Cacheu ainsi que les ordinateurs portables des présidents de ces CRE ont également été saisis, pendant que les procès-verbaux originaux d'autres régions du pays étaient "interceptés et confisqués avant leur arrivée à la CNE".
Parallèlement à la saisie des procès-verbaux, les services informatiques de la CNE ont été "vandalisés" et le serveur contenant le logiciel critique pour le dépouillement national a été "égaré", éliminant toute copie numérique de sauvegarde des données, a-t-il déploré, ajoutant que "le processus électoral fonctionne en cascade et que l'échec d'une étape affecte automatiquement l'ensemble du processus" électoral.
Au vu de tout cela, la CNE a informé la mission d'observation électorale de la CEDEAO de son "incapacité absolue" à s'acquitter de sa mission, car "elle ne détient aucun procès-verbal de compilation régionale", a poursuivi M. Djalo.
Au total, 966.152 Bissau-guinéens étaient appelés à voter pour présidentielle qui a mis aux prises 11 candidats dont le président sortant, Umaro Sissoco Embalo, et les législatives qui ont opposé 14 partis et coalitions de partis pour les 102 sièges de députés de l'Assemblée nationale populaire.
Après un vote généralement calme et sans incident, le décompte des voix a été interrompu à 24h de la proclamation des résultats provisoires par des militaires dont les chefs se sont emparés du pouvoir, après avoir destitué le président Embalo et nommé à sa place le général Horta Inta-A.








