Les humanitaires doivent pouvoir travailler sans entrave dans la ville de Gaza (responsable de l'ONU)

Les humanitaires doivent pouvoir travailler sans entrave dans la ville de Gaza, alors que de nombreuses organisations internationales ont été contraintes d'y suspendre leurs activités, a déclaré jeudi un responsable de l'ONU.

Les ordres d'évacuation émis par Israël ne dispensent pas les parties au conflit de leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, de nombreux civils restant à Gaza et devant être protégés, a souligné Tom Fletcher, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations Unies et coordonnateur des secours d'urgence.

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé le 26 septembre qu'elle suspendait ses opérations dans la ville de Gaza. Le Comité international de la Croix-Rouge a déclaré mercredi qu'il suspendait temporairement ses opérations dans la ville et transférait son personnel dans le sud de Gaza.

L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a rapporté la semaine dernière que depuis le début du conflit, le 7 octobre 2023, 543 travailleurs humanitaires dont 304 membres du personnel de l'UNRWA avaient été tués à Gaza.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a indiqué que l'organisation mondiale et ses partenaires humanitaires continuaient d'opérer dans le nord, dans la mesure du possible, et que jeudi, les humanitaires avaient réussi à acheminer du carburant dans cette région afin d'alimenter les installations essentielles dont dépendent les populations pour leur survie.

L'OCHA a indiqué que les déplacements de population se poursuivent depuis le nord de Gaza. Les partenaires chargés de suivre les mouvements de population ont dénombré 6.700 personnes fuyant vers le sud en seulement 10 heures mercredi et plus de 417.000 déplacements ont été enregistrés depuis la mi-août.

"L'OCHA a reçu des informations faisant état de frappes intenses ces derniers jours dans certaines parties de Deir al-Balah, l'un des endroits duquel les habitants ont reçu l'ordre de se déplacer", a annoncé le bureau. "Des tentes, des maisons et même un marché bondé ont été touchés, et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme a indiqué que nombre des personnes tuées semblaient être des civils".

Selon l'OCHA, les familles dans le sud de Gaza sont entassées dans des abris surpeuplés ou des tentes de fortune le long de la côte. Beaucoup d'autres dorment à l'extérieur, souvent au milieu des décombres. Les nouveaux arrivants dans le sud sont confrontés à de mauvaises conditions sanitaires, à l'absence d'intimité et de sécurité, et à un risque élevé de séparation des enfants de leur famille, tout en étant exposés à des engins explosifs.

"Les familles vendent leurs biens essentiels pour payer leur transport", a déclaré le bureau. "Ceux qui n'en ont pas les moyens sont contraints de marcher, ce qui est particulièrement difficile pour les familles à mobilité réduite".

Toujours selon l'OCHA, les Nations Unies et leurs partenaires ont étendu les services médicaux afin de venir en aide aux populations dans le sud, où les travaux de réhabilitation des abris se poursuivent également.