L'Initiative pour la gouvernance mondiale trace la voie d'un ordre international plus juste, selon l'ancien VP des Seychelles (INTERVIEW)

L'Initiative pour la gouvernance mondiale (IGM) prône un système de gouvernance internationale ancré dans l'égalité et la solidarité de tous les pays et trace la voie vers un ordre international plus équitable, a estimé l'ancien vice-président des Seychelles, Vincent Meriton, dans un entretien écrit accordé récemment à Xinhua.

Pour lui, l'IGM intervient à un "moment opportun", alors que le monde se trouve à un tournant de l'histoire.

Notant des inégalités croissantes, des conflits sans fin et une crise climatique qui pèsent lourdement sur les pays en développement et les pays développés, M. Meriton a jugé que les sanctions unilatérales, les doubles standards et la justice sélective érodaient la crédibilité et l'autorité du système actuel de gouvernance mondiale.

L'IGM est "une bouffée d'air frais" qui apporte "espoir et encouragement" à la gouvernance mondiale et trouve un écho important parmi les pays du Sud global comme les Seychelles, a-t-il affirmé.

L'IGM adhère au principe d'égalité souveraine et démontre "un leadership novateur" sur la scène mondiale, a souligné M. Meriton, ajoutant qu'elle n'est pas basée sur la domination, mais ancrée dans le principe du respect mutuel de tous les pays, indépendamment de leur taille ou de leur puissance, et souligne leur liberté à définir leurs propres voies de développement et à prendre leurs décisions sans manipulation ni coercition.

Cette initiative offre également une opportunité de reconstruire la confiance dans le multilatéralisme, a-t-il poursuivi, notant que "l'unilatéralisme produit l'impasse, tandis que la coopération multilatérale produit des solutions".

L'IGM soutient les principes de l'Etat de droit international et du multilatéralisme. "C'est un appel à démocratiser la prise de décision mondiale, à réformer les institutions pour qu'elles servent toute l'humanité plutôt que les agendas de quelques-uns, et à construire une coopération qui répond aux défis existentiels auxquels nous sommes tous confrontés", a déclaré Vincent Meriton.

"Elle ne prétend pas que quelques nations détiennent toutes les réponses aux problèmes de l'humanité, mais reconnaît que chaque pays, quelle que soit sa taille ou sa richesse, peut contribuer à notre avenir commun", a-t-il indiqué.

Il a déclaré que l'approche centrée sur les personnes et axée sur les résultats de l'IGM était la bonne prescription pour renforcer l'efficacité de la gouvernance mondiale. Le véritable développement ne concerne pas des chiffres abstraits, mais les personnes, leur dignité, santé, éducation et sentiment de sécurité, tandis qu'une gouvernance mondiale efficace exige "des solutions coordonnées, holistiques et pragmatiques", a-t-il estimé.

"Le temps des déclarations sans exécution est révolu... Ce n'est qu'en passant des paroles aux actes que nous pourrons restaurer la confiance dans la coopération internationale", a souligné M. Meriton.

Les principes de l'IGM trouvent un écho parce qu'ils reflètent ce que les petites nations comme les Seychelles appellent depuis longtemps : le respect, l'équité, la justice et l'inclusion. "Pour le Sud global, cela signifie que nous pouvons enfin nous unir pour réformer un système qui nous a marginalisés trop longtemps", a-t-il conclu.