La Finlande va se retirer du traité sur l'interdiction des mines antipersonnel pour des raisons de sécurité
Le Parlement finlandais a voté ce jeudi à 157 voix contre 18 pour retirer le pays de la Convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines terrestres antipersonnel, évoquant des préoccupations relatives à la sécurité nationale dans un contexte de tensions régionales.
En vertu des règles du traité, ce retrait entrera en vigueur six mois après que la Finlande en aura formellement informé le secrétaire général des Nations Unies. Le gouvernement n'a pas encore annoncé à quelle date il présentera cette notification.
Le ministre finlandais de la Défense, Antti Häkkänen, a déclaré que cette décision renforçait la posture sécuritaire de la Finlande et a souligné que tout usage de mines antipersonnel serait "responsable" et limité à des situations où le pays serait attaqué.
La Commission parlementaire des affaires étrangères, qui a soutenu cette décision, a qualifié les mines terrestres d'armes défensives, particulièrement utiles pour dissuader des assauts massifs d'infanterie le long de la frontière est de la Finlande avec la Russie dans l'éventualité d'un conflit.
La Finlande a adhéré à la Convention d'Ottawa en 2012 et détruit par conséquent plus d'un million de mines qu'elle détenait en réserve. Le gouvernement actuel, dirigé par le Premier ministre Petteri Orpo, a annoncé son intention de sortir du traité au mois d'avril, évoquant les leçons tirées du conflit russo-ukrainien et le besoin de défenses frontalières plus solides.
Tout en reconnaissant le droit de la Finlande à l'autodéfense, les détracteurs de ce retrait estiment que cette décision a été précipitée et qu'elle sape les efforts internationaux de désarmement. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que les récents retraits du traité étaient "particulièrement troublants", avertissant qu'ils menaçaient des décennies de progrès humanitaire.
La Convention d'Ottawa a été signée en 1997 et est entrée en vigueur en 1999. Au mois de mars, l'Estonie, la Lituanie, la Lettonie et la Pologne ont également annoncé leur intention de se retirer du traité.