Israël lance des frappes aériennes dans le sud de la Syrie sur fond de tensions frontalières croissantes
Des avions de combat israéliens ont mené des frappes aériennes dans la nuit de mardi à mercredi dans le sud de la Syrie, ciblant des positions militaires dans les provinces de Quneitra et de Daraa, suite aux informations faisant état d'un lancement de projectile depuis l'ouest de Daraa en direction du plateau du Golan occupé par Israël.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, des explosions ont secoué la ville de Quneitra et la campagne autour de Daraa, avec de fortes détonations entendues à Izraa, Tel al-Mal et Tel al-Sha'ar.
Ces frappes auraient touché la base du 175e régiment et d'autres sites stratégiques, a indiqué l'observatoire.
Ces frappes marquent une escalade significative dans une région déjà fragile, et représentent l'un des nombreux incidents survenus cette semaine après des mois de calme relatif.
Toujours selon l'observatoire, la riposte israélienne faisait suite au tir d'un seul projectile en direction du territoire israélien, un incident que les autorités syriennes chargées des affaires étrangères ont déclaré dans un communiqué ne pas pouvoir confirmer.
"Nous n'avons pas vérifié l'origine des tirs signalés en direction de la partie israélienne", indique le communiqué syrien, ajoutant que "certaines parties cherchent à déstabiliser la région pour leur propre bénéfice".
Le communiqué réaffirme que la Syrie "ne constitue pas et ne constituera pas une menace pour quelque partie que ce soit dans la région", affirmant que sa priorité dans le sud était de réaffirmer l'autorité de l'Etat et de désarmer les acteurs non étatiques.
Plus tôt dans la nuit, des activités de drones israéliens ont été signalées au-dessus du bassin de Yarmouk, une région accidentée considérée depuis longtemps comme un bastion pour des groupes militants. L'observatoire a noté que les tirs de cette semaine constituaient les premiers tirs d'artillerie en provenance du sud de la Syrie en direction d'Israël depuis l'effondrement de l'ancien régime en décembre dernier.
Cette escalade a ravivé les craintes d'un conflit plus large. Depuis janvier dernier, Israël a lancé au moins 56 frappes sur le territoire syrien, selon l'observatoire, y compris des frappes aériennes et des assauts terrestres, visant principalement des dépôts d'armes, des avant-postes de milices et des centres de commandement.
Dans une déclaration faite mardi soir, les autorités syriennes chargées des affaires étrangères ont condamné le dernier bombardement israélien, le qualifiant de "violation flagrante de la souveraineté syrienne" et avertissant que les attaques ne feraient qu'"aggraver l'instabilité régionale à un moment où une désescalade est nécessaire de toute urgence".
Elles ont appelé la communauté internationale à demander des comptes à Israël et à soutenir les efforts visant à rétablir le calme et la sécurité en Syrie et dans l'ensemble de la région.








