Israël intensifie ses opérations terrestres à Gaza et assouplit le blocus dans un contexte de crise humanitaire (SYNTHESE)
Israël a lancé dimanche une incursion terrestre majeure dans plusieurs zones de la bande de Gaza, marquant une nouvelle phase dans son conflit avec le Hamas. Parallèlement, il a commencé à assouplir le blocus pour permettre l'entrée d'une aide limitée dans le territoire, dans un contexte de pression internationale croissante pour faire face à l'aggravation de la crise humanitaire.
L'armée israélienne a déclaré que les forces terrestres, y compris les réservistes, ont lancé des "opérations de grande envergure" dans le nord et le sud de la bande de Gaza dans le cadre d'une offensive baptisée "Chariots de Gédéon", marquant une nouvelle phase dans le conflit qui l'oppose depuis 20 mois au Hamas et à d'autres factions militantes.
Les objectifs de l'opération "Chariots de Gédéon" sont notamment de s'emparer de parties clés de l'enclave, de repousser la majorité des quelque 2 millions d'habitants de Gaza vers le sud et de reprendre la distribution de l'aide humanitaire sous une surveillance israélienne plus stricte, ont déclaré des responsables israéliens.
Dans un communiqué, l'armée a déclaré avoir tué des "dizaines" de militants, démantelé des infrastructures militaires de surface et souterraines, et s'être positionnée sur des sites stratégiques à l'intérieur de la bande de Gaza, tout en s'engageant à poursuivre les opérations dans la bande de Gaza "pour défendre les civils israéliens".
Outre les opérations terrestres, Israël a également lancé des frappes aériennes sur l'enclave, tuant au moins 110 personnes, selon des sources palestiniennes.
Face aux critiques internationales croissantes concernant la grave crise humanitaire à Gaza, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a annoncé dimanche sa décision de lever le blocus de Gaza afin de permettre l'entrée d'une aide limitée.
Les agences des Nations Unies ont fait état d'une aggravation des conditions humanitaires à Gaza depuis l'imposition du blocus le 2 mars. La classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire a indiqué au début du mois de mai qu'environ 93% de la population de Gaza souffrait d'insécurité alimentaire, allant d'un niveau de crise à un niveau de catastrophe.
Dans une déclaration, le bureau de M. Netanyahou a indiqué qu'Israël autoriserait l'entrée d'une quantité "basique" de nourriture pour la population de Gaza afin d'éviter une crise alimentaire, sans préciser quand l'aide commencerait à entrer ni par quel mécanisme.
La chaîne publique Kan a rapporté que les livraisons d'aide commenceraient "immédiatement" et que la distribution serait assurée par des organisations d'aide internationales déjà présentes à Gaza, un nouveau mécanisme de distribution qui, selon Israël, sera mis en œuvre par l'intermédiaire d'une société américaine, n'ayant pas encore été mis en place.
Parallèlement, le bureau de M. Netanyahou a confirmé qu'une équipe de négociation israélienne était engagée dans des pourparlers indirects à Doha concernant un accord de libération d'otages avec le Hamas, qui pourrait inclure une fin potentielle au conflit de Gaza.
Selon les estimations israéliennes, 58 des 251 otages pris par le Hamas lors de son assaut du 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël se trouvent toujours à Gaza. Parmi ces 58 otages, 20 seraient encore en vie.
Depuis qu'Israël a repris ses opérations militaires le 18 mars, 3.193 Palestiniens ont été tués et 8.993 autres blessés, ce qui porte à 53.339 le nombre total de morts à Gaza depuis le début du conflit en octobre 2023, et à 121.034 le nombre de blessés, ont déclaré dimanche les autorités sanitaires de Gaza.








