Face à une crise humanitaire qui s'aggrave, les dirigeants européens exhortent Israël à mettre fin aux attaques à Gaza (SYNTHESE)
Alors que Tsahal intensifie ses opérations militaires dans la bande de Gaza, un nombre croissant de dirigeants européens ont exprimé leur profonde inquiétude face à l'aggravation de la situation humanitaire, exhortant Israël à "inverser sa politique actuelle" et demandant une intervention humanitaire urgente.
Samedi, Antonio Costa, le président du Conseil européen, a exprimé sa consternation sur les réseaux sociaux, se disant "choqué" par les développements à Gaza et exigeant la fin des violences. Il a demandé au gouvernement israélien de lever le blocus et d'assurer un accès sûr, rapide et sans entrave à l'aide humanitaire.
"Ce qui se passe à Gaza est une tragédie humanitaire. Un peuple entier est soumis à une force militaire écrasante et disproportionnée. Le droit international est systématiquement violé", a déclaré M. Costa, soulignant l'urgence d'un cessez-le-feu durable et de la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.
La Norvège, l'Islande, l'Irlande, le Luxembourg, Malte, la Slovénie et l'Espagne ont adopté une position similaire dans une déclaration conjointe publiée vendredi. "Nous ne resterons pas silencieux devant la catastrophe humanitaire artificiellement créée qui se déroule sous nos yeux à Gaza", a indiqué le communiqué.
Soulignant que plus de 50.000 personnes ont déjà perdu la vie, les sept pays ont averti que, à défaut d'une intervention urgente, beaucoup plus risquent de faire face à une situation de famine dans les prochains jours et les prochaines semaines. Ils ont en conséquence exhorté le gouvernement israélien à "inverser immédiatement sa politique actuelle", à lever pleinement le blocus et à permettre un accès humanitaire rapide et sans entrave à Gaza.
Ils ont également réaffirmé leur engagement envers une solution à deux Etats et le droit du peuple palestinien à l'autodétermination, s'engageant à travailler dans le cadre des Nations Unies et en coopération avec des partenaires régionaux pour rechercher une résolution pacifique et durable.
S'exprimant samedi à l'occasion du 34e Sommet de la Ligue arabe à Bagdad, Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol, a demandé à la communauté internationale de faire pression pour mettre fin à ce qu'il a appelé le "massacre à Gaza" d'Israël. Il a par ailleurs annoncé que Madrid projette une résolution des Nations unies visant à demander une décision d'un tribunal mondial sur l'accès à l'aide à Gaza.
Les dirigeants mondiaux doivent "intensifier notre pression sur Israël pour arrêter le massacre à Gaza, en particulier à travers les canaux qui nous sont offerts par le droit international", a poursuivi le chef du gouvernement espagnol, soulignant que la mise en œuvre de la solution à deux Etats est la seule voie vers la paix.
Antonio Tajani, le ministre italien des Affaires étrangères, a également critiqué l'action d'Israël. Samedi, il a réaffirmé l'engagement de l'Italie envers un cessez-le-feu et une solution à deux Etats. "Il est temps de parvenir enfin à un cessez-le-feu parce que la population civile est épuisée, elle ne peut plus résister aux attaques continues", a-t-il ajouté.
La semaine dernière, Caspar Veldkamp, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, a affirmé que les forces israéliennes ont gravement violé l'Accord d'association Union européenne-Israël signé en 2000 et demandé au bloc de lancer une enquête sur le respect de l'accord par l'Etat hébreu dans le cadre d'un examen plus large des relations entre l'Union européenne et Israël.
Selon Kaja Kallas, haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, les ministres des Affaires étrangères du bloc devraient se réunir le 20 mai pour discuter de la proposition néerlandaise d'examiner l'accord à la lumière des actions d'Israël à Gaza.
Vendredi, l'armée israélienne a annoncé avoir intensifié ses opérations à Gaza, lançant une série de frappes aériennes et déployant des forces terrestres supplémentaires pour s'assurer le contrôle opérationnel dans certaines parties de l'enclave.
D'après les autorités de santé à Gaza, depuis qu'Israël a repris sa campagne militaire intensifiée le 18 mars, au moins 3.131 Palestiniens ont été tués et 8.632 blessés, faisant passer le bilan global à Gaza depuis le début de la guerre en octobre 2023 à 53.272 morts et 120.673 blessés.
De son côté, Tom Fletcher, sous-secrétaire général des Nations unies pour les affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence, qui a également demandé une "aide rapide et sans entrave pour les civils dans le besoin" à Gaza, quelque 160.000 palettes de biens humanitaires sont prêts à être distribués à Gaza. Cependant, a-t-il noté, parallèlement à l'escalade militaire, Israël a bloqué l'entrée de l'aide humanitaire dans l'enclave.








