Soudan : Abdel Fattah Al-Burhan nomme un Premier ministre par intérim et un nouveau ministre des Affaires étrangères

Le chef des armées du Soudan, Abdel Fattah Al-Burhan, a nommé mercredi Dafallah Al-Haj Ali au poste de Premier ministre par intérim et de ministre des Affaires du cabinet, a annoncé le Conseil souverain de transition (CST) qui dirige le pays.

M. Al-Burhan, qui est à la tête du CST, a également nommé le diplomate chevronné Omer Mohamed Ahmed Siddiq au poste de ministre des Affaires étrangères, selon un communiqué officiel.

Le poste de Premier ministre était vacant depuis la démission du dirigeant civil Abdalla Hamdok en janvier 2022 après le coup d'Etat militaire mené par M. Al-Burhan en octobre 2021.

Ce coup d'Etat a conduit à un bref placement en détention de M. Hamdok et de plusieurs autres hauts responsables. M. Hamdok avait été réintégré au gouvernement dans le cadre d'un fragile accord de partage du pouvoir, mais a démissionné quelques semaines plus tard, avertissant dans une allocution télévisée que le Soudan se trouvait à un "tournant dangereux" de son histoire alors que les manifestations contre le régime militaire en place faisaient rage.

Osman Hussein assurait par intérim la fonction de Premier ministre depuis la démission de M. Hamdok, mais son autorité restait limitée, car placée sous la supervision de l'armée.

En février, M. Al-Burhan a présenté son projet de "nouveau gouvernement intérimaire", composé de personnalités indépendantes alliées aux Forces armées soudanaises (SAF). Les SAF sont embourbées depuis deux ans dans un conflit armé avec les unités paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF), qui a éclaté le 15 avril 2023.

M. Al-Haj Ali a été ambassadeur du Soudan auprès de plusieurs pays et Secrétaire d'Etat adjoint au ministère des Affaires étrangères en 2021.

M. Siddiq, le nouveau ministre des Affaires étrangères, a rejoint le corps diplomatique en 1980 et a occupé des postes d'ambassadeur en Allemagne et au Royaume-Uni.

Le conflit entre les SAF et les RSF a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de 15 millions de personnes et laissé le Soudan confronté à l'une des pires crises humanitaires au monde, selon les Nations unies. Le système de santé du pays s'est effondré, et les agences des Nations unies ont prévenu que le pays était au bord de la famine. Il est difficile de vérifier le nombre exact de victimes, mais les observateurs estiment que ce nombre se situe entre 30.000 et 150.000.