Royaume-Uni : plusieurs secteurs industriels expriment leurs inquiétudes vis-à-vis des droits de douane américains sur les importations

Le gouvernement britannique et plusieurs groupes d'entreprises ont fait part mercredi de leur inquiétude après que le président des Etats-Unis Donald Trump a annoncé des droits de douane de 10% sur toutes les importations en provenance du Royaume-Uni, avertissant que cette mesure pourrait perturber le commerce bilatéral et faire pression sur les secteurs en difficulté, y compris l'industrie manufacturière et les petites entreprises.

Après l'annonce de M. Trump, le ministre britannique des Affaires et du Commerce, Jonathan Reynolds, a déclaré que le gouvernement poursuivrait les négociations avec les Etats-Unis pour trouver une solution. "Nous agirons toujours dans l'intérêt des entreprises et des consommateurs britanniques. Personne ne veut d'une guerre commerciale", a-t-il souligné.

Le Royaume-Uni a obtenu le taux tarifaire le plus bas, soit 10%, ce qui est inférieur à celui de 20% visant l'UE et à ceux encore plus élevés imposés à plusieurs pays asiatiques. Toutefois, les groupes d'entreprises ont prévenu que les droits de douane, même à 10%, pourraient peser lourdement sur les industries britanniques.

"Il n'y a pas de gagnant dans une guerre commerciale", a rappelé Rain Newton-Smith, directrice générale de la Confédération de l'industrie britannique, ajoutant que l'annonce de M. Trump est "profondément troublante pour les entreprises et aura des ramifications importantes dans le monde entier".

Faisant écho à Mme Newton-Smith, Stephen Phipson, directeur général du groupe manufacturier Make UK, a qualifié cette décision de "dévastatrice".

Notant que les droits de douane pourraient perturber l'équilibre de longue date existant entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, M. Phipson a dit : "Il est extrêmement décevant que la force de cette relation, à un moment où les deux pays ont besoin de stimuler la croissance partagée, les opportunités d'emploi et les options d'innovation, ne s'étende pas à l'amélioration du libre-échange. Plutôt l'inverse, dont les conséquences nuiront immédiatement aux consommateurs et à l'économie des Etats-Unis également".

Le secteur automobile est confronté à une pression supplémentaire, les véhicules étant soumis à des droits de douane de 25%. "Ces coûts tarifaires ne sauraient être absorbés par les fabricants", a déploré Mike Hawes, directeur général de la Society of Motor Manufacturers and Traders, mettant en garde contre l'augmentation des coûts pour les consommateurs américains et la réduction de la demande pour les exportations britanniques.

La Fédération des petites entreprises (FSB) a averti que les petits exportateurs seraient durement touchés, car 59% d'entre eux commercent avec les Etats-Unis. "Les droits de douane causeront des dommages incalculables aux petites entreprises qui tentent de faire du commerce pour réaliser des bénéfices", a noté Tina McKenzie, présidente de la politique de la FSB.

Les producteurs de whisky écossais ont également exprimé leur déception, les Etats-Unis étant leur plus grand marché d'exportation. Un porte-parole de l'Association du whisky écossais a affirmé que le secteur soutenait les efforts déployés par le gouvernement britannique pour négocier un accord, avertissant que des droits de douane plus élevés pourraient nuire aux ventes et réduire la compétitivité.