RDC : le M23 s'engage à faciliter le retrait de troupes de la SADC
Le Mouvement du 23 mars (M23) a signé vendredi un accord avec une délégation de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) pour un retrait de leurs militaires déployés par le bloc africain encore présents dans la ville de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
La cérémonie de cette signature a eu lieu en présence du général Rudzani Maphwanya, chef de la force de défense nationale sud-africaine et de Sultan Makenga, coordinateur militaire du M23.
Déployée en décembre 2023, la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC) comprend du personnel militaire du Malawi, d'Afrique du Sud et de Tanzanie, qui soutient l'armée congolaise dans la lutte contre les groupes armés dans l'est du pays. Cependant, la mission a subi des pertes humaines, suscitant des inquiétudes quant à sa capacité à atteindre ses objectifs face à l'escalade de la violence. En mars, la SADC a décidé de mettre fin à la SAMIDRC.
Selon le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, ce retrait va se faire à partir de l'aéroport de Goma pour permettre un retrait respectueux et sécurisé, notant que la question du cessez-le-feu a été soulevée aussi lors de cette cérémonie pour permettre la réussite de ce retrait de la ville de Goma.
"La SADC va nous aider à remettre l'aéroport de Goma en service pour permettre ce retrait dans les jours à venir. Ensemble nous allons mettre sur pied une équipe conjointe pour faire l'état des lieux de la situation de l'aéroport qui est endommagé pour l'instant", a déclaré Lawrence Kanyuka.
Le M23 a accepté de faciliter le départ immédiat des troupes de la SADC avec leurs armes et équipements, tout en laissant sur place les armes et matériels des Forces armées de la RDC (FARDC) actuellement en leur possession. Un nouveau rendez-vous de suivi entre la SADC et le M23 est prévu à une date et dans un lieu à déterminer.
Après avoir refait surface fin 2021, le M23 a capturé de nombreux territoires dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, dont Goma et Bukavu, chefs-lieux respectifs.
Selon Bintou Keïta, représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies en RDC, les rebelles du M23 pourraient "s'étendre vers" deux autres provinces de la RDC après avoir établi des administrations parallèles dans celles du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Elle avait alerté jeudi devant le Conseil de sécurité de l'ONU sur une menace d'expansion des rebelles vers les provinces de la Tshopo et du Maniema. D'après Mme Keïta, le M23 poursuit sa progression vers l'ouest, atteignant Walikale dans le Nord-Kivu, la position la plus occidentale atteinte depuis leur offensive éclair de janvier. Les insurgés ont pris cette ville mercredi, se rapprochant à 400km de Kisangani, quatrième plus grande ville du pays et capitale de la province de la Tshopo.
L'est de la RDC, riche en ressources minières, reste un foyer de tensions, avec de nombreux groupes armés cherchant à contrôler des ressources telles que le coltan, l'étain, le tantale et l'or. Selon les Nations Unies, environ un million de personnes, dont quelque 400.000 enfants, ont été nouvellement déplacées depuis fin janvier. Ce chiffre pourrait encore augmenter alors que les hostilités se poursuivent dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. F








