Le sommet de Paris évoque la possibilité de créer une force de réassurance de "quelques Etats membres" de l'UE en Ukraine (SYHTHESE)
A l'issue d'un sommet réunissant une trentaine de pays européens à Paris sur la paix et la sécurité pour l'Ukraine, tenu ce jeudi au Palais de l'Elysée, le président français Emmanuel Macron a évoqué la possible création d'une force militaire de réassurance regroupant plusieurs pays européens en Ukraine. Une fois la paix établie, cette force interviendrait dans "certains endroits stratégiques" de l'Ukraine sans se substituer aux forces armées ukrainiennes.
Cette réunion s'inscrit dans la continuité des efforts diplomatiques européens pour soutenir l'Ukraine. M. Macron a précisé que tous les alliés européens ne sont pas unanimes sur la proposition de déployer une force armée en Ukraine, mais a souligné que cette initiative n'a pas besoin d'unanimité pour être réalisée.
"Nous avons la volonté d'avoir un message clair: nous allons continuer à soutenir à court terme le peuple ukrainien et l'armée ukrainienne", a-t-il déclaré.
"Il a été décidé d'accélérer le décaissement des prêts qui avaient été décidés au G7 pour permettre à l'Ukraine de financer encore plus rapidement les achats en matière d'artillerie", a indiqué le chef de l'Etat français.
Il a ajouté qu'en ce qui concerne le "soutien à court terme, le temps n'est pas à la levée de sanctions avant que la paix ne soit clairement établie. Nous allons maintenir la pression économique, en particulier sur les flottes fantômes, sur certaines capacités industrielles".
A l'issue du sommet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié la France pour son soutien et souligné l'importance des Etats-Unis. Il a insisté sur l'unité européenne face à Moscou et prévenu que lever les sanctions en échange d'une trêve en mer Noire enverrait des "signaux très dangereux".
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a soutenu l'initiative du président français, soulignant la nécessité d'une réponse robuste contre la Russie. De son côté, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a également appuyé la proposition, mettant en avant l'importance de la solidarité européenne envers l'Ukraine. "L'objectif de la Suède reste de renforcer la position de l'Ukraine, notamment à travers un soutien militaire, qui doit être renforcé urgemment", a pour sa part déclaré sur X le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, qui participait au sommet. Quant au chancelier allemand Olaf Scholz, il a indiqué que "cela n'avait aucun sens de mettre fin aux sanctions tant que la paix n'est pas réellement rétablie, et nous en sommes malheureusement encore loin".
Selon des observateurs, le sommet de Paris marque une étape importante dans les efforts européens pour soutenir l'Ukraine et œuvrer en faveur d'une paix durable, tout en soulignant la complexité des défis à relever pour parvenir à une solution concertée et efficace.
Sébastien Lignier, chef du service politique de Valeurs actuelles a exprimé des réserves sur ce soutien à l'Ukraine: "On s'approche des 30 milliards sur la facture totale versée à l'Ukraine, avec toujours une nébuleuse: où va cet argent? Ce qui m'alarme, c'est qu'on ne sait pas vers quoi tout cela va."
Pour Gérard Araud, ancien ambassadeur de France, à l'inverse, ce sommet va dans le bon sens: "L'UE ne joue pas à la guerre. Elle sait que Trump abandonne l'Ukraine à son sort. Elle prend sa sécurité en main".








