Côte d'Ivoire : l'agroécologie comme solution pour une cacaoculture durable
La Côte d'Ivoire est désormais engagée dans l'agroécologie considérée comme une solution incontournable pour garantir une production de cacao durable, a déclaré mercredi Kouamé François Atta, directeur des ressources humaines et de la formation au ministère de l'Agriculture et du Développement rural.
En tant que premier pays producteur mondial de cacao, le pays d'Afrique de l'Ouest a organisé un atelier de trois jours à Abidjan en vue de promouvoir et de développer les pratiques agroécologiques autour du projet "cacao-éco" face au changement climatique, à la pression sur les terres agricoles et à la dégradation des sols.
L'agroécologie s'impose comme une "alternative essentielle conciliant production agricole, préservation des écosystèmes et amélioration des conditions de vie des producteurs", a dit M. Atta lors de l'ouverture de cet atelier. Pour lui, "l'adoption des pratiques agroécologiques dans la culture du cacao représente une opportunité pour garantir la durabilité de la production".
Les pratiques agroécologiques incluent la diversification des cultures, la gestion intégrée de la fertilité des sols, l'utilisation d'engrais biologiques, la lutte biologique contre les ravageurs et la préservation de la biodiversité.
Le projet "cacao-éco" lancé dans trois zones stratégiques - Adzopé (sud), Divo (sud) et San Pedro (sud-ouest) - tout en s'inscrivant dans une dynamique nationale va lutter contre la déforestation, la baisse de fertilité des sols et la faible productivité.
Le projet met l'accent sur le renforcement des capacités des acteurs, l'intégration de pratiques durables au sein des coopératives, la mise en place de biofabriques et le développement de l'agroforesterie.
Le gouvernement ivoirien a inscrit la transformation durable de l'agriculture au cœur de ses priorités en soutenant activement les initiatives de reforestation et d'agroforesterie, avec notamment le programme de contribution à la reforestation lancé en 2019 et la stratégie nationale de plantation de 100 millions d'arbres d'ici 2035.
Dans cette dynamique, le Conseil Café-Cacao, en charge de la gestion de la filière, a déjà identifié 2.500 coopératives et 1,1 million de producteurs pour la mise en œuvre de la politique du "cacao ami de la forêt".
Selon les statistiques citées par l'agence de presse AIP, le secteur du cacao représente 40% des recettes d'exportation, dont environ 20% pour les matières premières, et concerne directement deux millions de producteurs, ainsi que huit millions de personnes autour d'eux.