La coopération franco-chinoise sur la biodiversité repose sur une remarquable complémentarité, selon un expert français (INTERVIEW)
"La coopération sino-française dans le domaine de la biodiversité ne répond pas seulement à une priorité affichée par les deux présidents de la Chine et de la France, elle est (...) fondée sur une remarquable complémentarité dans l'expertise des chercheurs et ingénieurs de nos deux nations", a indiqué récemment l'écophysiologiste français Yvon Le Maho lors d'une interview accordée à Xinhua.
D'après lui, "cette complémentarité a pour conséquence des travaux de recherche dont la qualité et l'intérêt sont supérieurs à ce que chacune des deux communautés scientifiques déjà excellentes pourrait réaliser seule".
Depuis près d'une décennie, M. Le Maho œuvre activement au renforcement de cette collaboration franco-chinoise autour de la biodiversité. En tant que membre exécutif de l'International Society of Zoological Sciences, il a participé l'année dernière à la création d'un réseau de recherche sino-français consacré à la préservation de la biodiversité.
La question du changement climatique éclipse trop souvent un autre défi majeur : la perte de biodiversité. Au moment où les Etats-Unis se détournent complètement de ces enjeux vitaux, la France et la Chine ont un grand rôle à jouer pour contribuer à enrayer le déclin de la biodiversité, a fait remarquer le directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à l'Université de Strasbourg en France.
Le chercheur a également estimé que les autres pays devraient s'inspirer du modèle chinois, qui a su prendre une avance technologique significative dans le secteur des véhicules électriques, un jalon essentiel dans la construction d'une civilisation écologique. Ce succès est dû, selon lui, à la priorité accordée par la Chine à la recherche fondamentale et à l'innovation technologique, éléments clés pour réussir la transition écologique au bénéfice des générations futures.
Toutefois, le développement durable et la protection environnementale représentent des engagements à long terme, souvent considérés comme plus coûteux que la recherche immédiate de profits. On a donc besoin de gouvernants éclairés et suffisamment puissants et convaincants pour imposer une vision à long terme, a-t-il affirmé.
Ayant voyagé en Chine à plusieurs reprises, cet expert est impressionné par les efforts déployés par la Chine pour protéger l'environnement et réaliser une transition verte.
"Il y a (...) un endroit en Chine que j'aimerais revoir tant la Chine change rapidement, c'est Shenzhen. Mon dernier séjour date de quelques années et la ville me fascine en cumulant à la fois son avance technologique et ses efforts pour la protection de l'environnement !", a-t-il conclu. F