Des responsables africains et de l'UA appellent à des actions pour réaliser le "programme de justice restaurative du continent"
Des responsables et des experts des pays africains et de l'Union africaine (UA) ont réaffirmé vendredi leur volonté de faire avancer le "programme de justice restaurative du continent", exhortant à prendre des mesures concrètes pour que soit assurée la pleine responsabilité des injustices historiques contre les Africains et les personnes d'ascendance africaine.
Ils ont lancé cet appel lors d'une réunion de pré-lancement de haut niveau sur le thème 2025 de l'UA, "Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux mesures restauratives", qui s'est tenue en marge du 38ème sommet de l'UA, du 12 au 16 février à son siège à Addis-Abeba, la capitale de l'Ethiopie.
S'exprimant lors de la réunion, le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a souligné l'importance de consacrer 2025 à la cause de la justice restaurative. Il a souligné que le Ghana, en tant que champion de l'UA en matière de mesures restauratives, soutient cette "décision historique", qui s'aligne sur les objectifs plus larges de l'Agenda 2063, le plan de développement du continent sur 50 ans, axé sur la libération, l'unité et l'autonomisation socio-économique.
"Ce moment marque une étape importante dans notre quête collective de justice, d'équité et de reconnaissance des injustices historiques qui continuent de façonner la vie des Africains et des personnes d'ascendance africaine dans le monde entier", a dit M. Ablakwa.
M. Ablakwa a déclaré que les conséquences de ces injustices persistent aujourd'hui sous la forme de disparités économiques, d'inégalités sociales, de discriminations systémiques et de préjugés raciaux. "Pour relever ces défis, il faut plus qu'une simple reconnaissance. Il faut agir. Le thème de l'année 2025 de l'UA est donc un appel à galvaniser les efforts en faveur d'une justice restaurative. Il s'agit d'un appel à veiller à ce que la dignité, les droits et le bien-être des Africains et de leurs descendants soient pleinement rétablis", a-t-il souligné.
L'événement de pré-lancement a donné un ton puissant avant la 38e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, prévue samedi et dimanche, au cours de laquelle les dirigeants africains devraient lancer officiellement le thème 2025 et définir des mesures concrètes pour faire avancer le programme des mesures restauratives.
La vice-présidente de la Commission de l'UA, Monique Nsanzabaganwa, a souligné que les "conséquences dévastatrices des actes délibérés et institutionnalisés" des injustices historiques, découlant de l'esclavage, de l'exploitation coloniale, de la discrimination raciale et de la marginalisation économique systémique, ont affecté les Africains et leurs descendants pendant des siècles.
Notant que les injustices historiques ont privé des générations d'Africains de leur dignité, de leur souveraineté et de leurs chances légitimes, Mme Nsanzabaganwa a déclaré que le thème de l'année était "la poursuite d'une lutte de longue haleine fondée sur la résilience de nos ancêtres et le plaidoyer inébranlable des dirigeants d'aujourd'hui".








