Soudan : 3,2 millions d'enfants de moins de 5 ans devraient souffrir de malnutrition aiguë cette année (ONU)
Environ 3,2 millions d'enfants de moins de 5 ans devraient souffrir de malnutrition aiguë cette année au Soudan, un pays déchiré par la guerre et touché par la famine, a averti vendredi Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
"Parmi ces enfants, plus de 700.000 souffriront probablement de malnutrition aiguë sévère", a-t-il dit lors d'un point de presse régulier, ajoutant que le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) tirait la sonnette d'alarme.
M. Dujarric a dit que le Soudan était le théâtre de la plus grande crise de déplacement d'enfants au monde, avec 5 millions d'entre eux sans abri en raison des hostilités. La plupart de ces enfants quittent leur foyer avec pour seul bien les vêtements qu'ils portent sur le dos, tandis que leurs mères marchent souvent pendant des jours, parfois jusqu'à 20 jours, pour atteindre un camp, à la recherche de sécurité, de nourriture et d'un abri de base.
"Alors que le conflit fait rage, les familles et les communautés piégées au milieu du conflit et dans les zones difficiles d'accès continuent de subir le poids de la violence et de la souffrance", a-t-il dit. "Le manque d'accès à une nourriture suffisante et aux services de base dans ces zones difficiles d'accès à l'intérieur du Soudan risque de s'aggraver et le risque de dénuement et de décès augmente".
Stéphane Dujarric a assuré que l'UNICEF, en collaboration avec ses partenaires humanitaires, continuait de faire tout son possible pour fournir une eau propre et salubre, ainsi que des services intégrés de santé et de nutrition, dont la vaccination, le traitement des maladies infantiles et tout ce qui est possible pour gérer la malnutrition infantile aiguë.
Le porte-parole a rappelé aux journalistes que des conditions de famine étaient présentes dans les camps de Zamzam, Al Salam et Abou Chouk pour les personnes déplacées et dans l'ouest des monts Nouba.
Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire a prévu que la famine pourrait s'étendre à cinq autres régions du pays, dont El Fasher, d'ici le milieu de l'année, et que 17 autres zones sont menacées si aucune intervention urgente n'est mise en place.
"Un accès humanitaire immédiat et sans entrave est essentiel pour que nos partenaires et nous-mêmes puissions apporter une aide humanitaire", a dit M. Dujarric. "Nous continuons d'exhorter les gouvernements à donner la priorité au financement, à garantir des voies d'acheminement sûres et à faire pression sur toutes les parties concernées pour qu'elles cessent de se battre".