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L'Europe commencera l'année 2025 sous le signe de l'incertitude politique (PAPIER GENERAL)

Par : 王文晔 |  Mots clés : papier general,incertitude politique,europe,signe,commencera,pressions géopolitiques externes,opinion publique lassée,défis géopolitiques importants,dette publique alarmante,président emmanuel macron,intégration européenne initié,fragmentation politique reste,crises internationales persistantes,bouleversements politiques internes,coalition,élections fédérales anticipées
French.china.org.cn | Mis à jour le 31-12-2024
Agence de presse Xinhua | 31. 12. 2024

A l'approche de 2025, l'Europe se trouve à un tournant, confrontée à des bouleversements politiques internes et à des pressions géopolitiques externes qui mettent en question son unité et son avenir.

Après une année 2024 tumultueuse marquée par des élections cruciales et des crises politiques dans des pays clés comme la France et l'Allemagne, l'Union européenne (UE) fait face à des divisions croissantes. A cela s'ajoutent des défis géopolitiques importants qui mettent à l'épreuve le projet d'intégration européenne initié par Robert Schuman il y a plus de sept décennies.


UNE EUROPE FRACTUREE ET LA MONTEE DE L'EXTREME DROITE


La fragmentation politique reste l'un des enjeux cruciaux pour l'UE en 2025. Les élections récentes en France et en Allemagne ont ébranlé les coalitions centristes traditionnelles, tandis que les partis populistes de droite continuent de gagner en influence, alimentant une polarisation croissante.

En France, le président Emmanuel Macron et le Premier ministre François Bayrou ont peiné à former un nouveau gouvernement -- le quatrième en un an. Mais cette coalition fragile doit faire face à une dette publique alarmante, à une pression croissante du Rassemblement National, désormais principal parti d'opposition, et à une opinion publique lassée par des crises internationales persistantes en Ukraine et au Moyen-Orient.

En Allemagne, le paysage politique est aussi troublé. A la suite de l'effondrement de la coalition gouvernementale, le président Frank-Walter Steinmeier a dissous le Bundestag, ouvrant la voie à des élections fédérales anticipées en février 2025. Pendant ce temps, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), un parti d'extrême droite, profite du mécontentement économique pour atteindre des niveaux de soutien record, s'établissant à 18 % dans les sondages.

"La montée des populismes fragilise la capacité des gouvernements européens à former des coalitions stables et cohérentes", analyse Oliver Meier, directeur de recherche au European Leadership Network. Ce phénomène dépasse les frontières allemandes : lors des élections européennes de 2024, les partis populistes et nationalistes ont enregistré des gains substantiels, traduisant un désenchantement général envers les dirigeants actuels.

Ces tendances s'accompagnent d'un renforcement de la diplomatie individualiste, où les dirigeants européens privilégient leurs intérêts nationaux au détriment de solutions collectives. "Nous assistons à l'émergence d'une politique étrangère axée sur l'ego, où les priorités nationales éclipsent les stratégies communes. Cette évolution affaiblit la position de l'Europe sur la scène mondiale", prévient Pol Morillas, directeur du Centre d'affaires internationales de Barcelone.

Les désaccords entre Etats membres s'intensifient également. Les divergences entre le Nord et le Sud sur les politiques fiscales, ainsi qu'entre l'Est et l'Ouest sur des questions telles que l'immigration et l'environnement, freinent les progrès sur des sujets clés. Ces divisions menacent non seulement l'unité politique de l'UE, mais également son fonctionnement au quotidien, notamment dans l'espace Schengen, où des contrôles aux frontières ont été rétablis par plusieurs pays, au moins jusqu'en mars 2025.


L'EUROPE FACE A DES CRISES GEOPOLITIQUES MULTIPLES


Au-delà de ses frontières, l'Europe doit naviguer dans un environnement géopolitique de plus en plus instable. Le conflit entre la Russie et l'Ukraine perdure, tandis que le conflit Israël-Hamas exacerbe l'instabilité dans les régions méridionales proches de l'Europe. Parallèlement, les relations avec la Chine et les Etats-Unis se complexifient, et le changement climatique impose des défis socio-économiques croissants.

"Le principal défi pour l'Europe est d'ordre géopolitique", affirme Erik Brattberg, vice-président senior chez Albright Stonebridge Group. Environ trois ans après le début de la guerre en Ukraine, l'Europe investit massivement dans sa défense et cherche à accroître son autonomie stratégique. Cependant, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2025 compliquera davantage la donne, l'Europe ne pouvant plus compter sur un soutien inconditionnel des Etats-Unis pour sa sécurité.

Selon M. Brattberg, l'évolution du conflit russo-ukrainien, combinée à un potentiel accord de cessez-le-feu négocié par M. Trump, pourrait inciter l'Europe à envisager le déploiement de troupes en Ukraine pour assurer la sécurité de la région.

Dans le même temps, l'unité sera essentielle pour garantir une réponse crédible de l'UE face à des crises internationales de plus en plus complexes et pour servir de médiateur, plutôt que de simple observateur, dans la crise au Moyen-Orient.


L'AVENIR DE L'EUROPE EN QUESTION


En décembre, une fresque emblématique de Bruxelles intitulée "L'avenir est l'Europe" a été retirée pour faire place à un nouveau centre de conférence de la Commission européenne. Le retrait de cette œuvre, symbole d'optimisme, semble refléter les doutes croissants sur la capacité de l'Europe à relever les défis actuels.

L'avenir de l'UE dépendra de sa capacité à renforcer sa cohésion et à trouver un équilibre entre les intérêts nationaux et les priorités collectives. L'idéal de paix et de prospérité qui a émergé après la Seconde Guerre mondiale est aujourd'hui confronté à un monde bien plus complexe, où les décisions doivent être prises sans délai et avec fermeté.

Comme le disait Sénèque : "Il n'est pas de vent favorable à celui qui ne sait où il va." Pour que l'Europe reste unie et pertinente sur la scène mondiale, ses dirigeants devront faire preuve de résilience et de vision. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a résumé cet enjeu lors d'un discours prononcé en novembre à Budapest : "L'avenir de l'Europe est entre nos mains. Nous avons montré que l'Europe peut prendre ses responsabilités en restant unie."

La question reste aujourd'hui ouverte : les dirigeants européens sauront-ils surmonter les divisions pour le bien commun et prendront-ils en main l'avenir du continent ?

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Source: Agence de presse Xinhua
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