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Récits de quatre Français vivant à Beijing sur leurs raisons d'aimer la capitale chinoise (2/2)

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French.china.org.cn | Mis à jour le 04-12-2024
Agence de presse Xinhua | 04. 12. 2024

Gaëlle : Beijing est avant tout une ville d'art

Gaëlle m'a donné rendez-vous dans un café dans le centre de Beijing, dans le quartier de Gulou, qui est réputé pour ses hutongs, et où l'on trouve un mélange d'ancien et de ce qui est tendance. Le café est situé le long d'une petite rue dans une maison ancienne, comme on en trouve encore beaucoup à Beijing, faite de bois au rouge patiné et au toit de tuiles grises.

L'ambiance est douillette, "cool jazz" en musique de fond et une déco qui est un mix de modernité et de meubles traditionnels. Il y a aussi une cour intérieure avec un arbre luxuriant au milieu. J'entends par intermittence le roucoulement d'une colombe qui a peut-être élu domicile dans ses branches, et qui ajoute à la sérénité du lieu.

Gaëlle vient d'arriver. Une bise sur chaque joue et on s'assied autour d'une petite table. Originaire de la région parisienne, elle est venue à Beijing en 2003 et travaille actuellement au Lycée français de la ville.

"Qu'est-ce qui t'a fait aimer la Chine et plus particulièrement Beijing ?" Elle s'enthousiasme : "J'ai tout de suite accroché quand je suis arrivée ici. Beijing est avant tout une ville d'art. Il y avait des concerts partout, tout le temps. J'allais à tous les concerts de rock auxquels je pouvais assister. Je voulais aussi être dans un endroit complètement dépaysant. Il y a vingt ans, Beijing avait davantage ce côté 'vieillot', c'était en plein développement, et j'avais aussi l'impression de faire un voyage dans le temps. Et puis la nourriture, et les gens... Je trouve que les gens sont hyper tolérants ici et les relations sont très douces".

Et d'ajouter : "Pour connaître Beijing, il faut vraiment passer du temps dans les hutongs. Ca, c'est réellement Beijing. Il faut y passer du temps et parler avec les gens. Ce sont de grands bavards, les Pékinois", conclut-elle avec un sourire.

Carlos : numéro un, c'est la sécurité

Ma prochaine entrevue est avec Carlos pour dîner. Il m'a donné rendez-vous dans un bistrot traditionnel français où il a fêté notamment son mariage et les un an de sa première fille. C'est un endroit auquel il est très attaché et qui lui ressemble : style décontracté sans futilité, sympa sans être désinvolte.

Carlos, immigré en France du Pérou à l'âge de trois ans, a grandi à Nantes. En 2011, il choisit de façon inopinée de partir pour la Chine. Il est d'abord arrivé à Tianjin pour continuer ses études, avant de déménager plus tard à Beijing où il travaille jusqu'à présent.

Je lui demande ce qu'il préfère en Chine. "Numéro un, c'est la sécurité ! J'ai beaucoup voyagé en Asie, un peu en Amérique du Sud et pas mal en Europe. Pour moi, le pays le plus sûr, c'est de loin la Chine. J'ai deux filles et, dans une quinzaine d'années, où est-ce que je voudrais qu'elles soient : en Chine ! J'aime aussi la facilité de vivre. Tu peux trouver tout ce que tu veux à n'importe quel moment du jour ou de la nuit."

Plusieurs membres de sa famille sont venus lui rendre visite l'été dernier et certains sont restés jusqu'à un mois et demi. Il raconte : "Ma famille est arrivée avec tellement d'idées préconçues sur la Chine, qui étaient totalement fausses ! Sur le manque de verdure, de liberté, sur la pollution, les transports, etc. Ils sont repartis avec une image complètement différente de la Chine et particulièrement de Beijing. Moi-même, avant que je ne me mette à côtoyer plus de Chinois, je me basais plus sur les médias étrangers que sur ma propre expérience. Je me suis ouvert au fait qu'il y a des raisons aux choses".

Nous arrivons au dessert et Carlos veut ajouter une dernière chose : "Quand ma famille est venue cet été, ce qui était intéressant fut la réaction de mes neveux, plus jeunes et qui ne regardent pas beaucoup les médias que leurs parents suivent. Et ils étaient en émerveillement constant, et parfois sur des choses dont je ne me rendais moi-même pas compte. Même mon neveu de 19 ans, un âge d'habitude où on est blasé de tout, a été ébahi. Ils ont surtout été impressionnés par le niveau d'évolution technologique, la propreté et le nombre de parcs à Beijing, ainsi que de la gentillesse des gens. Tellement que c'était la compétition pour savoir qui allait venir faire le marché avec moi tôt le matin. C'était à qui se lèverait le premier. Bon, les ados le matin... Mais encore une fois, ils étaient émerveillés à quel point les gens s'intéressaient à eux et étaient curieux de savoir qui ils étaient".

Nous sortons du restaurant et nous nous évanouissons dans la nuit, et alors que nous disparaissons, les souvenirs de ces quatre entretiens remontent à la surface. J'avais une vague idée de la direction que cet article pouvait prendre, mais finalement ces histoires personnelles m'ont amené à prendre des chemins inattendus, qui m'ont conduit aussi à revoir certains de mes préjugés et commencer à apprendre à mieux apprécier ma vie ici et ses habitants.

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Source: Agence de presse Xinhua
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