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République du Congo : la capitale Brazzaville à l'épreuve de la gestion des ordures ménagères (REPORTAGE)

Par : 张智超 |  Mots clés : République du Congo-ordures-gestion
French.china.org.cn | Mis à jour le 22-10-2024
Agence de presse Xinhua | 22. 10. 2024

Dans la capitale de la République du Congo, Brazzaville, où la société Averda preste dans le ramassage des ordures ménagères et l'entretien des voiries urbaines, le constat est amer le long des artères jonchées à ciel ouvert par des tas d'immondices qui ne désemplissent pas chaque jour, constate lundi un correspondant de Xinhua.

Au grand dam des riverains, des tas d'ordures ménagères occupent les abords des rues, avenues, devantures des marchés et endroits publics à Brazzaville.

Conséquence directe de la grève des éboueurs de la société Averda en charge de la collecte des détritus, la situation qui devient intenable inquiète plus d'un observateur craignant une intoxication du fait de la pollution causée par le feu mis aux décharges, mais bien plus des maladies qui peuvent en subvenir en cette période de forte pluviométrie.

"Depuis plusieurs semaines, nous sommes envahis par des tonnes de déchets ménagers qui s'accumulent aux alentours du marché, ce qui engendre la prolifération des rats, cafards, mouches et moustiques qui sont sources de diverses maladies. En même temps, nous sommes exposés aux odeurs nauséabondes difficiles à supporter", a confié Anas Bantsimba, une vendeuse au marché de Texaco, dans le 6e arrondissement de Brazzaville.

Sur les avenues qui bordent plusieurs marchés de la capitale, notamment l'avenue de l'Intendance dans le 5e arrondissement, des automobilistes et des piétons ont de la peine à circuler à cause du rétrécissement de la chaussée remplie par des tas d'immondices auxquels s'ajoutent des nids de poule du fait de la dégradation de la route.

"Je pense qu'avec ces ordures qui pullulent à travers la ville depuis des semaines, nous sommes face à un Etat et une municipalité démissionnaires. Ces déchets sont à la fois invivables et insupportables et rendent à la fois l'environnement insalubre", a déclaré Ulrich Cilly, un chauffeur de taxi visiblement très angoissé.

Selon lui, l'assainissement de la ville demeure un grand problème, aussi bien à Brazzaville que dans les grandes agglomérations comme Pointe-Noire où le même problème se pose avec autant d'acuité.

De plus en plus, les cas de paludisme, de fièvre typhoïde, de grippe et des maladies pulmonaires sont signalés par-ci par-là. D'après M. Hardy, responsable d'un cabinet médical, la cause de la recrudescence de ses maladies en milieu urbain serait en partie liée à l'insalubrité et à la pollution environnementale.

Pour tenter de réduire les montages des détritus, la municipalité de Brazzaville qui elle-même manque d'engins et de financements a fait recours aux services des Forces armées congolaises dans le ramassage des ordures le long des principales artères du centre-ville.

Faute de moyens logistiques et techniques adéquats, l'opération reste bien loin de satisfaire les attentes de la population des neufs arrondissements de la capitale qui attendent de l'Etat des solutions durables, relèvent certains Brazzavillois.

"Au nombre des solutions palliatives, malgré la crise financière que connaît le pays actuellement, l'Etat doit doter, comme par le passé, les mairies des villes les plus affectées (Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie) des engins de voirie pour aider à surmonter les défaillances des opérateurs privés", a déclaré, sous couvert d'anonymat, un responsable à la mairie de Brazzaville interrogé par Xinhua.

A en croire Arsène Guelelo, président d'une organisation non gouvernementale de défense de l'environnement, la collecte des ordures ménagères est un problème majeur à Brazzaville.

"Les dangers qui résultent de cette situation sont nombreux et importants. L'augmentation des dépotoirs sauvages engendre la prolifération de rats, cafards, mouches et moustiques", a-t-il déclaré, ajoutant que "les dépôts d'ordures ont également obstrué certaines rues et canalisations d'eau de pluie".

Ces dernières années, la crise des déchets est devenue récurrente à Brazzaville et Pointe-Noire. La préoccupation a été très récemment évoquée par le Parlement congolais qui appelle à une meilleure prise en compte par les municipalités en tant que gestionnaires des cités.

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Source: Agence de presse Xinhua
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