Liban : les casques bleus pris entre deux feux alors que le conflit entre Israël et le Hezbollah persiste (SYNTHESE)
Les combats le long de la frontière israélo-libanaise se sont poursuivis vendredi, des casques bleus ayant été blessés par des explosions, ce qui a suscité de nombreuses critiques internationales à l'encontre d'Israël. Dans le même temps, les forces israéliennes et le Hezbollah ont continué à échanger des tirs de part et d'autre de la frontière.
Deux soldats de la paix sri-lankais ont été blessés par des explosions près d'une tour de guet dans la ville frontalière libanaise de Naqoura, a rapporté la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). L'incident s'est produit lorsqu'un véhicule israélien a visé le périmètre d'une position de l'ONU près de la Ligne bleue à Labbouneh, provoquant l'effondrement de plusieurs murs.
La FINUL a condamné l'attaque comme "une grave violation du droit humanitaire international et de la résolution 1701 du Conseil de sécurité", déclarant que de tels incidents placent les casques bleus dans un "danger extrêmement grave". Il s'agit de la deuxième attaque contre les installations de la FINUL en 48 heures, après un incident survenu jeudi au cours duquel deux casques bleus indonésiens ont été blessés par un char israélien qui a tiré sur une tour de guet.
Le ministère libanais des Affaires étrangères a dénoncé ce qu'il a appelé le ciblage "systématique et délibéré" de la FINUL par l'armée israélienne. Plusieurs pays, dont la France, l'Espagne et le Canada, ont également condamné les attaques israéliennes contre les sites de la FINUL.
Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont reconnu avoir tiré sur une menace près d'une position de la mission de maintien de la paix onusienne dans le sud du Liban, déclarant qu'un premier examen avait confirmé qu'un "tir" avait blessé deux personnes. Elles ont affirmé que "des terroristes et des infrastructures du Hezbollah sont adjacents aux positions de la FINUL, ce qui représente un risque important pour la sécurité des forces de maintien de la paix de l'ONU".
Toujours vendredi, des avions de guerre et des drones israéliens ont mené de multiples raids sur des villes et des zones ouvertes dans le sud et l'est du Liban, selon des sources militaires libanaises. Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a condamné ces attaques en déclarant que "cette agression israélienne permanente contre le Liban a coûté la vie à des soldats courageux qui accomplissaient leur devoir national de protection de la terre et de défense du peuple".
Alors que les Israéliens célèbrent Yom Kippour, le jour le plus sacré du calendrier juif, le pays reste en état d'alerte. Les FDI ont rapporté que plus de 100 roquettes et missiles avaient été tirés du Liban vers le nord d'Israël, avec environ 80 projectiles enregistrés en l'espace de quatre minutes.
La défense aérienne israélienne en a intercepté certaines et l'Etat hébreu a répondu par des frappes aériennes contre plusieurs lanceurs de roquettes du Hezbollah.
Le Hezbollah a revendiqué une attaque par drone d'un poste de commandement de la défense aérienne à Kiryat Eliezer, dans la banlieue de Haïfa, ainsi que des salves de missiles visant des rassemblements militaires israéliens en divers endroits.
Le responsable des médias du Hezbollah, Mohammad Afif, a assuré vendredi que la branche militaire du groupe, la Résistance islamique, demeurait fort et prêt à défendre le Liban. "La résistance tient bon sur le front sud, gérant ses tirs de roquettes et de missiles en fonction de son évaluation du champ de bataille. Notre stock stratégique est sécurisé", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
En Cisjordanie, le Commandement central de l'armée israélienne a annoncé son intention de renforcer sa présence avec des pelotons de combat supplémentaires. Ces troupes se concentreront sur la défense des colonies et de la barrière de sécurité, tout en se préparant à divers scénarios dans la région.
Depuis début octobre, l'armée israélienne a mené des opérations terrestres ciblées contre les positions du Hezbollah près de la frontière libanaise, tout en intensifiant les frappes aériennes et les bombardements d'artillerie, en particulier dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.
Les tensions le long de la frontière israélo-libanaise couvaient depuis le 8 octobre 2023, lorsque le Hezbollah a tiré des missiles et des roquettes sur Israël en soutien au Hamas dans la bande de Gaza, ce qui a déclenché des frappes aériennes et des bombardements quotidiens en représailles de la part d'Israël.
La situation s'est brusquement détériorée le 23 septembre dernier, lorsque l'aviation israélienne a mené des frappes beaucoup plus importantes et puissantes sur des cibles libanaises, faisant des centaines de victimes et provoquant le déplacement de plus d'un million de personnes.