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La RDC signale une "augmentation exponentielle" de mpox, et un risque de propagation régionale (PAPIER GENERAL)

Par : 梁辰 |  Mots clés : RDC,santé,mpox
French.china.org.cn | Mis à jour le 22-07-2024
Agence de presse Xinhua | 22. 07. 2024

Une "augmentation exponentielle" du nombre de cas de mpox (longtemps appelée variole du singe) a été signalée en République démocratique du Congo (RDC), a averti le gouvernement congolais, avec une variante vaguement connue et un risque de propagation dans les pays voisins.


AUGMENTATION EXCEPTIONNELLE, NOUVEAU VARIANT


Depuis le début de 2024, un total de 11.166 cas suspects de mpox, dont environ 450 décès, ont été signalés, a déclaré samedi Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement de la RDC, notant que la province de l'Equateur (ouest) avait été la plus touchée.

Jusqu'à présent, 23 des 26 provinces du pays ont signalé des cas depuis 2022.

En décembre 2022, la RDC a déclaré une épidémie nationale de mpox, et un système de gestion des incidents est en place depuis février 2023, en raison de l'augmentation du nombre de cas signalés.

Depuis 2022, plus de 21.000 cas ont été signalés avec plus de 1.000 décès en RDC, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En 2023, un total de 14.626 cas et 654 décès ont été enregistrés.

Dans un rapport publié en mai 2024, l'OMS a averti que la situation actuelle de l'épidémie de monkeypox en RDC était "extrêmement préoccupante" en raison de l'augmentation soutenue des cas suspects par rapport aux années précédentes, avec un fardeau important chez les populations plus jeunes, notamment les enfants de moins de 15 ans, qui constituent la majorité des cas suspects et des décès.

Selon l'OMS, un nouveau variant du virus de mpox, Clade I, a été décrit dans la province du Sud-Kivu (est), et il est estimé qu'il est apparu vers la mi-septembre 2023.

Cependant, "on ne sait pas si ce variant est plus transmissible ou entraîne des maladies plus graves que d'autres souches du virus de Clade I", a déclaré l'OMS. A ce jour, seul le virus de Clade I a été détecté dans le pays, qui dans la région africaine de l'OMS, rapporte le plus grand nombre de cas.

En 2022, une épidémie mondiale, notamment en Europe et aux Etats-Unis, qui a incité l'OMS à déclarer une urgence de santé publique de portée internationale, a été causée par le Clade II du virus, qui a un taux de mortalité relativement faible.


SYSTEME DE SANTE DEBORDE


Dans la province du Nord-Kivu (est), où les conflits font rage entre les militaires congolais et les groupes rebelles, le système de santé, qui lutte déjà contre la surpopulation, est au bord du gouffre avec cette épidémie qui se propage.

Au camp de Mudja pour les personnes déplacées par la guerre, situé dans le territoire de Nyiragongo, le virus n'a épargné personne, comme la petite Rebecca, âgée de trois ans, qui luttait pour se remettre sur pied.

"C'est une maladie très contagieuse. Le virus ne fait pas de discrimination d'âge. Tout le monde pourrait l'attraper", a déclaré Francine Mbawerimana, la mère de Rebecca, se plaignant du manque d'eau propre pour nettoyer sa fille.

Les agents de santé sont en alerte et tentent de sensibiliser les habitants à la vigilance dans la province du Nord-Kivu dévastée par la guerre, qui a annoncé fin juin les huit premiers cas confirmés. Selon les experts locaux de la santé, ce nombre est passé à plus de 30 en quelques semaines, avec les tests de diagnostic restant inaccessibles.

"A ce jour, nous avons 31 cas confirmés répartis dans trois zones sanitaires de Goma, Karisimbi et Nyiragongo", a déclaré récemment à Xinhua le docteur Dan Kapuku, directeur de la zone de santé de Nyiragongo.

L'apparition récente documentée de mpox dans le Nord-Kivu est très préoccupante, selon l'OMS.

"Cette maladie est dangereuse et extrêmement contagieuse. La présence de cas dans la ville de Goma et ses environs constitue une grande menace et un risque élevé de contamination pour l'ensemble de la population de la ville de Goma et de ses environs en particulier, et pour la population de la province du Nord-Kivu en général", a déclaré Prisca Lunda Kamala, conseillère principale en santé auprès du gouverneur militaire du Nord-Kivu.


RISQUE DE PROPAGATION REGIONALE


Selon l'OMS, les nouvelles caractéristiques de transmission interhumaine observées dans le Sud-Kivu et le Nord-Kivu suscitent des préoccupations supplémentaires concernant une expansion rapide de l'épidémie dans les provinces minières de l'est, ainsi que dans le reste du pays et d'autres pays voisins.

"Nous craignons qu'en raison de cette épidémie, la RDC soit déclarée pays à risque de santé publique à portée internationale", a déclaré vendredi Jean-Jacques Mbungani Mbanda, ancien ministre de la Santé de la RDC, sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter.

La RDC partage des frontières avec de nombreux pays, notamment le Rwanda, l'Ouganda, le Burundi et la Tanzanie à l'est, l'Angola et la Zambie au sud, la République du Congo à l'ouest, la République centrafricaine et le Soudan du Sud au nord.

L'Afrique du Sud est en état d'alerte maximale suite à l'épidémie de mpox en mai, avec 20 cas confirmés entre le 8 mai et le 2 juillet, selon l'OMS. Au Tchad, le ministère de la Santé publique a annoncé mardi six cas suspects.

En avril, une réunion régionale d'urgence de haut niveau sur le mpox en Afrique a été convoquée à Kinshasa, capitale de la RDC, rassemblant douze ministres de la Santé de la région africaine, dans le but d'élaborer des stratégies communes pour prévenir et intervenir efficacement face à cette maladie en Afrique.

"Nous devons empêcher la RDC de devenir la source de transmission transfrontalière, et notre partenariat doit donner la priorité à la santé des personnes touchées", a déclaré le directeur général du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), Jean Kaseya.

"Au fil des années, le mpox est devenu un véritable problème de santé publique pour nos communautés en RDC, une menace régionale et in fine un problème mondial. Nous devons maintenant nous mobiliser pour résoudre cette crise", a déclaré Roger Kamba, ministre congolais de la Santé publique, de l'Hygiène et de la Prévention.

Le virus mpox, détecté pour la première fois chez des singes de laboratoire en 1958, est censé se transmettre d'animaux sauvages tels que les rongeurs aux humains, ou d'homme à homme.

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Source: Agence de presse Xinhua
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