L'ONU met en garde contre l'escalade de la crise des réfugiés dans la Corne de l'Afrique en raison du conflit au Soudan
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a averti jeudi que le conflit qui fait rage au Soudan était susceptible d'aggraver la crise des réfugiés dans la région de la Corne de l'Afrique.
Les combats entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) ont poussé les réfugiés jusqu'au Kenya et à l'Ouganda, a déclaré Mamadou Dian Balde, directeur régional du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour la région de l'Est, de la Corne de l'Afrique et des Grands Lacs.
Aujourd'hui, certains réfugiés passent par le Soudan du Sud et vont jusqu'en Ouganda, et d'autres atteignent même l'Europe, a indiqué M. Balde lors d'un récent entretien à Xinhua.
Il a appelé à la fin du conflit prolongé au Soudan et à la restauration de la stabilité régionale, notant que le conflit avait fait près de 10 millions de réfugiés et de personnes déplacées à l'intérieur du pays.
En outre, le fonctionnaire de l'ONU a fait remarquer qu'environ deux millions de Soudanais étaient accueillis dans les pays voisins, notamment le Soudan du Sud, le Tchad, l'Egypte, l'Ethiopie, la République centrafricaine, la Libye et l'Ouganda.
"Au Soudan du Sud, 700.000 personnes sont venues s'installer ici ; parmi elles, 550.000 sont des citoyens sud-soudanais qui vivaient au Soudan, et environ 150.000 sont des Soudanais qui sont venus ici, et il y a déjà un grand nombre de réfugiés qui étaient ici avant le conflit", a déclaré M. Balde.
Il a ajouté qu'au cours de sa visite de deux jours au centre de transit de Renk, dans l'Etat du Nil supérieur, et dans un camp de réfugiés au Soudan du Sud, il avait rencontré des réfugiés nouvellement arrivés et des Sud-Soudanais qui regagnaient leur pays.
Un soutien important est nécessaire pour leur réintégration, y compris l'amélioration de l'accès aux équipements de base tels que les services de santé, l'éducation et l'eau pour les rapatriés au Soudan du Sud afin qu'ils puissent s'intégrer dans la société, a souligné M. Balde.
Il a ajouté qu'il y aurait un risque que davantage d'enfants soient déplacés et migrent vers les pays voisins si le conflit se poursuivait, notant que le secrétaire général de l'ONU et les dirigeants des blocs régionaux avaient fait pression en faveur d'une trêve entre les parties au conflit soudanais.
