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Éclats de vert

Par : 张智超 |  Mots clés :
French.china.org.cn | Mis à jour le 12-06-2024
Chinafrique | 12. 06. 2024

Au fil des années, le continent africain a importé des véhicules d’occasion à essence et au diesel, souvent âgés de plus de 10 ans. Ces véhicules émettent du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre (GES) majeur responsable du changement climatique.

Au Rwanda, le transport routier représente 13 % des émissions de GES du pays, selon l’Autorité de gestion environnementale du pays. En tant que continent en développement, l’Afrique continue de polluer l’air, en partie à cause de l’importation de voitures d’occasion en provenance des pays développés.

Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le secteur du transport routier est celui dont les émissions de GES croissent le plus rapidement et devrait représenter plus de 30 % des émissions totales de GES à l’avenir si aucune mesure n’est prise pour contenir la tendance.

Ces émissions portent également atteinte à la santé humaine et causent des milliers de décès chaque année. Il est donc urgent d’évoluer vers les véhicules à énergies nouvelles (NEV), parmi lesquels les véhicules à 100 % électrique s’avèrent être une alternative meilleure.

Sans aucun doute, une révolution verte contribue à l’optimisation du transport routier, à la réduction des émissions de GES et à l’amélioration de la qualité de l’air. Les NEV sont un moyen de transport plus sobre en carbone et plus bénéfique pour la santé publique. Cette stratégie s’aligne sur les efforts du continent visant la création des villes vivables pour le bien-être de la population.

De multiples avantages 

Les gouvernements africains reconnaissent le rôle des NEV dans l’amélioration de l’environnement et le développement de l’économie. Alors qu’une forte dépendance de combustibles fossiles importés rend de nombreux pays africains vulnérables aux fluctuations des prix et aux perturbations de l’approvisionnement, les NEV ouvrent la voie à l’indépendance énergétique. En particulier, les pays africains disposent de ressources abondantes en énergie solaire et éolienne, qui peuvent être exploitées pour produire de l’électricité propre destinée à alimenter les NEV. Selon les estimations, en adoptant l’e-mobilité, le Rwanda pourrait économiser plus de 22 millions de dollars par an sur ses importations de carburant pour les motos.

Des pays africains comme le Rwanda, le Kenya, l’Éthiopie, le Togo, l’Ouganda, le Burundi, Madagascar ainsi que la Sierra Leone travaillent ensemble avec le PNUE et la Global Fuel Economy Initiative sur des politiques pour l’introduction et la transition vers les NEV.

Sur le plan économique, le secteur des NEV favorise la diversification économique et la création d’emplois en Afrique. Cette diversification se manifeste par l’implantation d’usines d’assemblage locales et par les investissements dans les infrastructures, comme la modernisation des réseaux électriques et l’exploitation des sources d’énergie renouvelables, qui peuvent stimuler la croissance économique et les avancées technologiques à travers le continent.

Les avantages environnementaux des NEV sont indéniables. Les transports routiers sont un contributeur majeur du changement climatique. Selon l’Agence internationale de l’énergie, les bus électriques peuvent réduire significativement les émissions de GES par rapport aux bus au diesel traditionnels.

Sans émissions, les NEV peuvent considérablement diminuer les niveaux de pollution atmosphérique dans les zones urbaines. Cela a des effets très bénéfiques sur la santé publique, en réduisant les maladies respiratoires et cardiaques. Des études de l’Organisation mondiale de la santé révèlent l’impact dévastateur de la pollution de l’air sur la santé, faisant des NEV un outil crucial pour améliorer le bien-être public en Afrique.

Des investissements chinois 

Il est évident que la transition vers la mobilité électrique nécessite des financements substantiels. Par exemple, le Rwanda aura besoin de plus de 900 millions de dollars pour adopter les NEV. Le pays a commencé à investir dans ce secteur et vise à atteindre, d’ici 2030, une électrification de 20 % des bus, 30 % des motos et 8 % des voitures.

Les pays africains en voie d’adopter l’e-mobilité attirent les investisseurs étrangers, en particulier de Chine, qui voient un potentiel de croissance énorme dans un marché encore peu pénétré par les véhicules électriques. Au Rwanda, des entreprises importent des véhicules électriques chinois pour les vendre localement ; des stations de recharge et une usine d’assemblage de véhicules ont été établies dans le pays. Grâce à leur faible coût et à leur bonne qualité, ces véhicules sont prêts à prendre une part significative du marché africain en plein essor.

La Chine représente 60 % des ventes mondiales de véhicules électriques, avec des leaders comme BYD et GAC Motor. Ces succès sont soutenus par des politiques favorables et un écosystème complet incluant l’assemblage de véhicules et la production de batteries. L’accès à des matières premières comme le lithium et le cobalt permet aux entreprises chinoises de réduire les coûts et d’optimiser la production.

Les entreprises chinoises établissent des partenariats étroits avec les gouvernements et les entreprises africains. Par exemple, BYD est présent au Kenya et au Rwanda, fournissant des bus électriques et assemblant des véhicules localement. Ces partenariats créent une situation mutuellement bénéfique, offrant aux pays africains un accès à des véhicules électriques abordables tout en favorisant le transfert de technologie et la création d’emplois. De plus, l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » soutient le développement des infrastructures, en particulier les routes, essentielles pour la mobilité électrique.

Actuellement, la majorité des pays africains importent des véhicules d’occasion principalement d’Europe, qui constituent une grande menace pour l’environnement en raison de leurs émissions polluantes. Investir dans l’e-mobilité peut réduire les importations de voitures d’occasion, et la Chine, en tant que plus grand producteur de véhicules électriques, doit jouer un rôle de premier plan dans cette transition.

Dr CHRISTIAN SEKOMO BIRAME : directeur général de l’Agence nationale de recherche et de développement industriels, au Rwanda 

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Source: Chinafrique
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