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E-mobilité à toute pompe

Par : 张智超 |  Mots clés :
French.china.org.cn | Mis à jour le 12-06-2024
Chinafrique | 12. 06. 2024

Dans les rues animées de Tanzanie, le murmure des moteurs électriques remplace peu à peu le rugissement des moteurs à essence. Cette transition silencieuse, menée principalement par des scooters électriques chinois, se concrétise avec l’essor du tricycle électrique, surnommé bajaji localement. Ce véhicule est devenu un moyen de transport très prisé à Dar es Salaam, capitale tanzanienne, aussi bien pour un usage commercial que personnel.

En plus de ses avantages évidents, tels que la facilité de conduite, un espace considérable pour les passagers et les marchandises, et un coût abordable, le bajaji offre l’avantage de ne pas nécessiter d’essence. Cette alternative respectueuse de l’environnement contribue à la réduction des émissions de carbone dans les zones urbaines par rapport aux minibus conventionnels à essence.

Confrontée à la flambée des prix du pétrole et aux préoccupations environnementales croissantes, la Tanzanie embrasse la mobilité électrique comme solution viable. Pour les habitants, le coût préférentiel de l’électricité, à 350 shillings tanzaniens (0,13 dollar) par kWh, comparé à celui de l’essence, atteignant jusqu’à 3 314 shillings (1,28 dollar) par litre, les pousse à faire un choix en faveur d’une alternative propre et verte.

Un choix rentable

Daudi Yohana, propriétaire d’un bajaji à Dar es Salaam, est satisfait de la transition vers l’électricité. « Je peux économiser jusqu’à 15 000 shillings (5,78 dollars) par jour. Les coûts d’utilisation sont faibles, car aucun entretien sur le moteur n’est requis », confie-t-il à CHINAFRIQUE. Il demeure optimiste quant à l’avenir de l’e-mobilité, malgré des coupures occasionnelles et l’autonomie limitée de la batterie, environ 120 km.

À Dar es Salaam, l’e-mobilité gagne en popularité parmi les étudiants comme Jackson Ndiko qui utilise son scooter électrique chinois pour éviter les embouteillages. Il apprécie la simplicité de pouvoir recharger son scooter chez lui et la flexibilité que cela lui offre. De son côté, Anna Joh, propriétaire d’une boutique, utilise également des scooters électriques pour ses livraisons, ce qui améliore l’efficacité et réduit les coûts, bénéficiant grandement à son entreprise.

Une demande croissante

La Tanzanie, souvent saluée comme un pionnier de l’e-mobilité en Afrique de l’Est et centrale, connaît cependant un essor modéré des véhicules électriques (VE) à quatre roues. Cette avancée est limitée par l’autonomie réduite des batteries et le manque d’infrastructures de recharge.

En réponse à ces défis, la Tanzanie s’attelle à l’expansion de son réseau électrique. Avec l’objectif d’intégrer plus de 2 000 MW supplémentaires, le pays espère assurer un approvisionnement électrique à la fois fiable et économique, posant ainsi les jalons pour une adoption plus large des VE. Le potentiel de l’e-mobilité, en tant que solution de transport durable, n’a jamais été aussi élevé, soutenu par un engagement continu envers les énergies renouvelables et le développement des infrastructures par le gouvernement.

Récemment, des mesures comme la baisse des droits de douane et de la TVA sur les VE et leurs pièces détachées ont stimulé le développement de l’e-mobilité en Tanzanie. Dans les rues, cette transition silencieuse transforme les modes de déplacement, promettant un avenir plus écologique et plus efficient pour la population.

Fournisseurs chinois

La plupart des bajajis en Afrique sont importés de la province chinoise du Jiangsu. Selon Qilu Evening News, les données de la plateforme de l’e-commerce transfrontalier Alibaba montrent que le volume des ventes de tricycles électriques produits dans cette province se classe au premier rang mondial depuis 13 années consécutives.

L’arrondissement de Xishan de la ville de Wuxi, au Jiangsu, est surnommé la capitale chinoise des motos électriques. En 2022, plus de 22 millions de motos électriques y ont été produites, représentant environ un tiers de la production nationale et générant près de 66 milliards de yuans (9,2 milliards de dollars) de revenus.

Shen Yu, secrétaire général de l’Association internationale du commerce des véhicules électriques de Xishan, estime que la croissance moyenne nationale des exportations de motos électriques en 2023 a atteint 20 % malgré une économie mondiale morose. Rien qu’à Xishan, plus de 160 fabricants de motos exportent leurs produits vers plus de 140 pays et régions. En outre, six des dix principaux fabricants de motos électriques de la Chine se trouvent à Xishan, dont le groupe Yadea Holdings, un fabricant de vélos électriques de premier plan en Chine.

En janvier dernier, l’entreprise Jiangsu Feimi Automobile Industry a signé un accord de coopération avec l’Association de promotion économique, commerciale et d’investissement Chine-Afrique pour exporter 50 000 tricycles électriques vers la Tanzanie.

Selon son directeur général, Peng Xinhua, ces tricycles sont équipés de batteries à grande capacité, rechargeables via des panneaux solaires installés sur leur toit, et peuvent atteindre une vitesse de plus de 50 km/h. Il souligne également leur longue autonomie, leur faible consommation d’énergie et leurs excellentes performances, faisant de ces VE une alternative très compétitive. « Ce modèle affiche un coût d’utilisation 5 à 10 fois inférieur à celui des véhicules à essence pour une même distance », indique-t-il à CHINAFRIQUE.

Lin Hao, directeur des affaires internationales de Made-in-China.com, observe que les tricycles électriques chinois sont de plus en plus populaires pour leur capacité à transporter personnes et marchandises efficacement. Avec deux décennies d’expérience de fabrication, l’industrie est mature et garantit une qualité élevée. De plus en plus de pays reconnaissent l’importance de la conservation de l’énergie et de la réduction des émissions, ce qui favorise le remplacement des véhicules à carburant par des options électriques. Le succès des tricycles électriques en Tanzanie illustre bien cette tendance. 

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Source: Chinafrique
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