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Corridors écologiques

Par : 王文晔 |  Mots clés :
French.china.org.cn | Mis à jour le 12-06-2024
Chinafrique | 12. 06. 2024

Fary Dieng a nourri une passion pour la conduite depuis son enfance. Adulte, cette « femme d’action » a obtenu son permis il y a quelques années. Très intéressée par le développement des transports en commun, elle suivait attentivement le projet de Bus Rapid Transit (BRT) à Dakar, dont les travaux ont débuté le 28 octobre 2019.

Un jour, en visitant le chantier, elle a découvert une offre d’emploi pour des conducteurs et a immédiatement postulé. Forte de sa confiance en soi et de son expérience, elle a été sélectionnée, devenant ainsi la première conductrice du BRT au Sénégal. En janvier dernier, elle a participé aux premiers essais à vide, concrétisant son rêve en prenant les commandes du bus.

Mme Dieng est l’une des nombreuses bénéficiaires de cette initiative écologique. Le projet a été réalisé par l’entreprise chinoise China Road and Bridge Corporation, et les bus électriques ont été fournis par China Railway Rolling Stock Corporation. Il s’agit de la première ligne de bus urbain rapide du Sénégal et d’un projet phare du Plan Sénégal Émergent. Ce développement marque un pas important vers la mobilité durable, une tendance que d’autres pays africains adoptent également pour améliorer leur transport en commun.

Un BRT 100 % électrique

La mise en service des activités commerciales du BRT a été programmée pour le 15 mai. À cette occasion, le gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall, et le directeur général du Conseil exécutif des transports urbains durables, le Dr Thierno Birahim Aw, ont tenu une conférence de presse le 13 mai afin de présenter les mesures adoptées pour garantir la sécurité sur le parcours.

Les deux responsables ont expliqué que le BRT desservirait initialement 14 des 23 stations prévues, incluant trois grands pôles d’échange. Ces stations sont localisées dans 14 communes parmi les plus densément peuplées et congestionnées de la région dakaroise. « Des dispositions sont prises, avec la Police de la circulation et le commandant en charge de la sécurité du BRT. Le corridor sera sécurisé en permanence, avec la présence d’une compagnie de la circulation aux carrefours surtout là où la signalisation fait défaut, entre Liberté 6 et Guédiawaye », a instruit M. Sall qui souligne que le corridor long de 18,3 km sera sécurisé 24h/24.

Avec le BRT, M. Aw promet « un service de bus performant, avec une fréquence de six minutes entre Guédiawaye et Petersen et une fréquence doublée entre Grand-Médine et Petersen, avec trois minutes d’intervalle ». En ce qui concerne les tarifs, précise-t-il, une gamme de prix entre 400 et 500 francs CFA (0,66-0,82 dollar) est proposée, avec un tarif social pour 16 % des usagers, offrant des tickets à des prix réduits entre 200 et 250 francs CFA (0,33-0,41 dollar). Cette politique tarifaire vise à rendre le service accessible à tous. En effet, le projet BRT est également prévu pour stimuler l’emploi, avec l’ambition de générer 1 000 emplois directs, dont 700 ont déjà été pourvus.

Le BRT est conçu pour transporter jusqu’à 300 000 passagers quotidiennement. Financé à hauteur de 420 milliards de francs CFA (691 millions de dollars), ce projet bénéficie du soutien de la Banque mondiale, de la Banque européenne d’investissement et du Fonds vert pour le climat.

La flotte du BRT se compose de 158 bus entièrement électriques, équipés de la climatisation et du Wi-Fi à bord. Il s’inscrit dans la stratégie de l’État du Sénégal pour un transport urbain durable et représente une contribution significative à la réduction des émissions de carbone. En effet, avec le BRT, Dakar table sur la mise en place d’un réseau de transport en commun propre, à haute fréquence et à grande capacité, permettant de réduire de moitié le temps de parcours du centre-ville de Dakar à Guédiawaye et surtout d’économiser annuellement 59 000 tonnes de CO2. En plus de constituer une solution durable dans la capitale sénégalaise, le BRT contribue à réduire l’empreinte carbone du pays. C’est le seul projet de transport que le Sénégal ait inscrit à la COP21 au titre de ses engagements pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, arrimé à une stratégie de transition énergétique et numérique.

En tant que projet intégré, le BRT favorisera le développement urbain le long de la route et améliorera la qualité de vie des riverains, tout en jouant un rôle positif dans la protection de l’environnement et le développement durable. Selon M. Aw, « le BRT est un projet intégré, porteur de transformations positives, avec 40 kilomètres de réseau d’assainissement neuf, de mobilier urbain, d’éclairage public et d’aménagements paysagers. »

Une pratique écologique populaire

Outre le Sénégal, les bus électriques circulent également dans d’autres pays africains, notamment en Éthiopie.

Dans les rues d’Addis-Abeba, capitale éthiopienne, de nombreux minibus électriques attendent des passagers. Ils sont fournis par la société chinoise Golden Dragon Buses, exportés en Éthiopie sous forme de kits CKD (Completely Knocked Down) et assemblés par la société locale Belayneh Kindie Metal Engineering Complex (BKMEC). Actuellement, une vingtaine de conducteurs opérant à Addis-Abeba ont remplacé leurs vieux véhicules à essence par ces minibus électriques. De plus, l’entreprise éthiopienne assemble également des bus électriques importés de Chine mesurant jusqu’à 12 mètres de long pour répondre à la demande croissante de véhicules électriques dans le pays.

Dans le cadre de la vision de développement pour la période 2021-2030, le gouvernement éthiopien a annoncé son plan d’importation de 4 800 autobus électriques et de 148 000 autres types de véhicules électriques au cours des dix prochaines années, dans le but de réduire la dépendance du pays à l’égard des véhicules à essence.

Selon le directeur général de BKMEC, Besufekad Shewaye, depuis le milieu de l’année 2023, l’entreprise importe des véhicules électriques de Chine en utilisant une méthode de CKD. Cette méthode d’importation permet de réduire considérablement les coûts de transport. De plus, alors que les droits de douane pour l’importation de véhicules entiers sont d’environ 15 %, ils sont presque nuls pour l’importation de véhicules électriques démontés, ce qui constitue également l’une des mesures prises par le gouvernement éthiopien pour encourager le développement des véhicules électriques et promouvoir le transfert de technologie associé. De plus, assembler ces minibus électriques favorise également l’emploi local. Environ 75 personnes de l’entreprise participent à l’assemblage des 216 minibus électriques importés.

M. Shewaye est convaincu que les perspectives d’application des véhicules électriques en Éthiopie sont prometteuses. « L’arrivée croissante de véhicules électriques chinois sur le marché local contribuera à réaliser des économies d’énergie et à réduire les émissions de gaz à effet de serre », a-t-il indiqué à l’agence de presse Xinhua.

En Afrique de l’Est, le Rwanda, dont le secteur touristique connaît une croissance rapide, prend des mesures pour améliorer son environnement touristique et enrichir l’expérience des visiteurs afin d’attirer davantage de touristes internationaux. Il est évident que la promotion des véhicules à énergies nouvelles (NEV) répond non seulement aux exigences environnementales, mais également aux tendances de développement du secteur touristique. Pour encourager activement l’utilisation de NEV, le gouvernement rwandais a également mis en place une série de mesures incitatives, telles que l’exonération fiscale pour les véhicules électriques et hybrides, ainsi que des tarifs préférentiels de l’électricité pour la recharge de ces véhicules.

Il y a plus de trois mois, BasiGo, une entreprise kényane spécialisée dans les véhicules électriques, a importé quatre autobus électriques de Chine et a lancé un projet pilote au Rwanda en collaboration avec des opérateurs de transport public sur quatre lignes. Selon Doreen Orishaba, responsable du marché de BasiGo au Rwanda, les autobus électriques présentent de nombreux avantages en termes de protection de l’environnement, de coûts d’exploitation et d’expérience des passagers. Chaque autobus électrique fabriqué en Chine et mis en service au Rwanda peut réduire jusqu’à 30 tonnes d’émissions de CO2, contribuant ainsi à la cause environnementale.

Selon elle, le projet pilote de trois mois s’est avéré très fructueux, convainquant de nombreux opérateurs de la viabilité et des bénéfices environnementaux de ces véhicules. « Ils nous ont déjà commandé 132 autobus électriques. » Elle est persuadée que ce nombre continuera à augmenter.

En fin de compte, les résidents sont ceux qui bénéficient grandement de cette tendance vers une mobilité plus verte. Mme Dieng, par exemple, en plus de son rôle de conductrice de BRT, a également embrassé la fonction d’assistante formatrice. Elle contribue à la formation de nouveaux conducteurs, ce qui multiplie les impacts positifs de ce mode de transport durable. Elle est heureuse d’ajouter : « C’est une immense fierté et un honneur. J’espère, grâce à mes efforts, impliquer davantage de gens dans le transport en commun vert et servir plus de personnes. » 

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Source: Chinafrique
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