L'envoyé de l'ONU au Moyen-Orient appelle à la reprise des négociations entre Israël et le Hamas

Le coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a appelé lundi à la reprise des négociations entre Israël et le Hamas.

"J'exhorte les parties à redoubler d'efforts et à revenir immédiatement et de bonne foi à la table des négociations", a déclaré M. Wennesland devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

"Si les pourparlers ne reprennent pas, je crains le pire pour les civils assiégés et terrifiés de Rafah, pour les otages détenus dans des conditions inimaginables depuis plus de 225 jours, et pour une opération humanitaire surchargée qui reste au bord du gouffre à l'intérieur de la bande de Gaza", a-t-il ajouté.

Il y a deux semaines à peine, des négociations se déroulaient au Caire avec le soutien de l'Egypte, du Qatar et des Etats-Unis. Cependant, ces discussions se sont terminées le 9 mai sans accord, a-t-il déploré.

"Malheureusement, nous sommes confrontés à une nouvelle catastrophe à Gaza, alors que les pourparlers entre les parties sont au point mort, afin d'obtenir la libération de tous les otages détenus à Gaza et un cessez-le-feu pour apporter l'aide nécessaire à la population civile", M. Wennesland.

L'envoyé onusien a réitéré le soutien total des Nations Unies aux médiateurs et leur volonté de soutenir la mise en œuvre d'un accord entre Israël et le Hamas.

Depuis la première semaine de mai, la situation sécuritaire à Rafah s'est rapidement détériorée avec l'intensification des opérations et des manœuvres militaires israéliennes à l'intérieur et autour de Rafah, a-t-il constaté.

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, ainsi que de nombreux partenaires internationaux et voisins concernés, ont exprimé de sérieuses objections à une opération militaire à Rafah, compte tenu des indications claires de ses conséquences dévastatrices pour la population civile, a souligné M. Wennesland.

"Sauver des vies et répondre aux besoins critiques à Rafah et à Gaza en général doit rester notre priorité immédiate. Je réitère l'appel du secrétaire général en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire", a-t-il ajouté. "Dans le même temps, nous ne devons pas perdre de vue les risques que ces menaces immédiates font peser sur les perspectives de résolution de ce conflit et sur la paix et la stabilité à long terme dans la région.

M. Wennesland s'est dit préoccupé par l'échec d'un cessez-le-feu à Gaza et une opération militaire de grande envergure à Rafah exacerbant le risque d'escalade des tensions régionales. Il a réaffirmé qu'il ne peut y avoir de solution à long terme à Gaza qui ne soit pas fondamentalement politique.

La dévastation et la misère des sept derniers mois ont renforcé une vérité simple. Les Palestiniens et les Israéliens ne peuvent plus attendre pour établir un horizon politique viable afin de mettre fin au conflit et d'établir une solution à deux Etats, a-t-il observé. "Jour après jour, nous sommes témoins des conséquences mortelles de l'inaction. Le moment est venu de jeter les bases d'un avenir meilleur pour les Palestiniens, les Israéliens et l'ensemble de la région".