La coordinatrice humanitaire de l'ONU pour Gaza appelle à un changement de paradigme dans l'acheminement de l'aide

La coordinatrice principale de l'aide humanitaire et de la reconstruction de l'ONU pour Gaza, Sigrid Kaag, a appelé mercredi à un changement de paradigme dans l'acheminement de l'aide pour répondre aux immenses besoins de la population civile dans la bande de Gaza.

Un changement de paradigme nécessite une nouvelle augmentation de la qualité et de la quantité de l'assistance et de la distribution, des mesures irréversibles pour permettre une livraison sûre, sécurisée et sans entrave à l'intérieur de Gaza, ainsi qu'une planification et des préparations opportunes pour un redressement et une reconstruction rapides, a-t-elle déclaré au Conseil de sécurité de l'ONU lors d'une réunion.

Il n'y a pas de substitut à la volonté politique pour soutenir ces efforts, a-t-elle ajouté.

Des opérations humanitaires efficaces ne peuvent se résumer à un comptage de camions. Les agences humanitaires doivent être en mesure d'acheminer de la nourriture, des médicaments et de nombreuses autres fournitures en toute sécurité et par tous les itinéraires et points de passage possibles, à l'intérieur et à l'extérieur de chaque partie de la bande de Gaza, a-t-elle noté.

Le 5 avril, le gouvernement israélien s'est engagé à améliorer l'acheminement de l'aide, en réponse aux demandes des Nations Unies et de la communauté internationale. Alors que la mise en œuvre de certaines mesures est en cours, d'autres mesures définitives et urgentes sont nécessaires pour ouvrir la voie à un flux durable de marchandises humanitaires et commerciales vers Gaza en termes de volume, de besoin et de portée, a estimé Mme Kaag.

Elle a assuré que l'ONU est en contact avec le gouvernement israélien pour des mesures supplémentaires qui nécessitent une mise en œuvre urgente ou continue. Il s'agit notamment de questions relatives aux procédures aux points de contrôle, à la réparation des routes, aux autorisations opportunes pour permettre aux convois humanitaires de se déplacer comme prévu, à l'approbation de dispositifs de communication supplémentaires, aux véhicules blindés et aux pièces détachées pour les équipements essentiels.

"Il est de notre devoir d'assurer la protection, le soutien et, par conséquent, l'espoir de la population palestinienne de Gaza. Il est également de notre devoir de plaider en faveur d'une paix durable entre Israël et un Etat palestinien pleinement indépendant, viable et souverain", a poursuivi Mme Kaag.

Elle s'est fait l'écho de la vive inquiétude de l'ONU face à la perspective d'une opération israélienne à Rafah.

Une telle action aggraverait une catastrophe humanitaire en cours et la capacité d'action de l'organisation mondiale serait également limitée, a-t-elle averti.

Depuis le 7 octobre 2023, plus de 34.000 personnes ont été tuées et des dizaines de milliers ont été blessées ou mutilées à Gaza. Les moyens de subsistance, les maisons, les écoles et les hôpitaux ont été détruits, a rappelé Mme Kaag.